D'autres anciens combattants accusent les fonctionnaires du gouvernement fédéral d'avoir eu accès et d'avoir distribué largement leur dossier médical personnel. Et selon certains, l'objectif poursuivi était de ternir leur réputation.

Au moins trois nouveaux cas ont été déclarés mardi, amplifiant la controverse provoquée il y a quelques jours lorsque le vétéran militant Sean Bruyea a annoncé avoir mis la main sur des centaines de documents. Les milliers de pages qu'il a feuilletées lui ont permis de découvrir que le gouvernement avait divulgué indûment certaines de ses informations médicales et psychiatriques.

Selon Louise Richard, porte-parole de longue date pour les Anciens combattants qui souffre de stress port-traumatique, une note de service interne prouve que l'actuelle sous-ministre a été mise au courant de façon très précise au sujet de ses informations confidentielles et ce, au début de l'année dernière.

La séance d'information dont avait bénéficié la sous-ministre Suzanne Tining avait précédé une rencontre entre elle et Louise Richard. Les deux femmes devaient notamment discuter de la question du syndrome de la guerre du Golfe, une condition chronique qui, selon le gouvernement fédéral, ne donne pas droit à une pension.

L'ancienne infirmière militaire soutient que ni ses renseignements médicaux, ni ses plaintes concernant la façon dont le ministère des Anciens combattants gérait son dossier n'avaient rapport avec la discussion qui devait avoir lieu ce jour-là.

Par ailleurs, selon ce que Mme Richard a confié à La Presse Canadienne, ceux qui ont rédigé les notes de synthèse destinées à la sous-ministre ne possédaient aucune connaissance médicale.

«Mais d'où provient ce sentiment, celui selon lequel (les employés du ministère des Anciens combattants) auraient droit à tout? Ils semblent avoir la possibilité de faire ce qu'ils veulent avec nos dossiers médicaux et partager ce qu'ils souhaitent avec qui ils le souhaitent», se désole Mme Richard.

«Et tout cela, poursuit-elle, avec des fonctionnaires qui ne possèdent aucune connaissance ou expertise médicale.»