Le gouvernement fédéral consacrera près de 53 millions $ sur une période de cinq ans pour épauler les aidants naturels de soldats gravement blessés.

Les conservateurs, qui font face à un tir nourri de critiques depuis plusieurs jours concernant le traitement réservé aux vétérans, en ont fait l'annonce mardi.

La semaine dernière, ils s'étaient engagés à injecter plus de deux milliards $ afin d'améliorer les services et les soins offerts aux anciens combattants.

«Notre gouvernement reconnaît les défis exceptionnels auxquels font face les membres des Forces armées canadiennes qui ont été sérieusement blessés ainsi que leurs familles. Ils résultent de sacrifices accomplis pour le Canada», a affirmé le ministre de la Défense Peter MacKay.

Ces mesures aideront les soldats les plus mal en point en leur offrant des services de soutien tels que du transport adapté pour des rendez-vous médicaux.

Des sommes allant jusqu'à 100 $ par jour sont prévues pour les proches qui délaissent leur travail afin de s'occuper d'un soldat blessé.

Le gouvernement fédéral a également prévu une enveloppe pour défrayer les salaires de personnel soignant, dont l'implication permettra aux aidants naturels de souffler un peu. On offrira également aux époux l'opportunité de poursuivre leur formation académique.

Ce programme, qui est en phase préparatoire depuis le printemps 2009, fait partie d'une série de mesures présentées cet automne pour améliorer les avantages militaires - et pour faire taire les critiques croissantes des anciens combattants et de l'opposition.

Le principal irritant, pour les anciens soldats, est la nouvelle charte qui remplace des pensions garanties à vie par un montant forfaitaire et un soutien du revenu, une combinaison qui leur serait défavorable.

Le ministre MacKay et son collègue Jean-Pierre Blackburn, ministre des Anciens combattants, ont fait savoir que d'autres changements étaient à prévoir. Ils ont avancé qu'ils souhaitaient régler le différend qui subsiste au sujet des paiements uniques.

Des notes de synthèse préparées pour Peter MacKay, l'an dernier, indiquaient que le bureau du premier ministre était à l'origine de ces améliorations visant à polir la réputation des conservateurs qui s'affichent volontiers comme étant les défenseurs numéro un des troupes canadiennes.

«Au cours de récentes discussions, le »centre« s'est montré très intéressé à offrir un support ciblé aux soldats qui sont blessés en sol afghan et à leurs familles», peut-on lire dans un document daté du 29 mai 2009. Rédigé par le ministre adjoint de la Défense Robert Fonberg, il a été obtenu en vertu des dispositions des lois sur l'accès à l'information.

Le «centre» dont on parle fait partie du jargon politique et désigne le Bureau du Conseil privé - le ministère du premier ministre.

Étant donné les sommes d'argent qui sont en jeu, relativement modestes, il est difficile de comprendre pourquoi cette politique a mis un an et demi avant d'être implantée.

Un autre rapport du chef du personnel militaire indique également qu'il y a fort longtemps que l'on s'inquiète de l'impact que peuvent avoir les «blessures complexes des soldats» sur les familles des militaires.

«Pendant la convalescence (...), les membres de la famille doivent souvent offrir des soins à temps plein», avait écrit le major-général Walt Semianiw.

«Cependant, ce sacrifice touche les familles sur les plans psychologique et physique, mais surtout financier.»

L'objectif, stipule le document, était que ce programme soit en vigueur au printemps dernier.

Le ministre MacKay a précisé que des consultations avaient eu lieu avec des hauts gradés militaires et des familles lors de l'élaboration de ce programme.

«C'est un processus que nous voulons réussir, a-t-il plaidé. Nous voulons assurer les soldats et leurs familles que nous nous sommes impliqués dans le processus, mais nous souhaitons qu'ils soient satisfaits des résultats.»

Le chef d'état-major de la Défense, le général Walt Natynczyk, a précisé que les familles des militaires avaient obtenu de l'aide supplémentaire au cas par cas. Les nouvelles politiques, a-t-il fait valoir, rendent le tout officiel et limitent les obstacles auxquels font face les Forces armées canadiennes.