En visite à Ottawa cette semaine, la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, n'a pas rencontré le premier ministre Stephen Harper, mais elle a rencontré le chef de l'opposition officielle, Michael Ignatieff.

La Presse a appris que le chef libéral ainsi que le député Bob Rae se sont entretenus avec la numéro 3 de la politique américaine, tôt jeudi matin au Château Laurier, à Ottawa. Les discussions ont notamment porté sur les sables bitumineux, a confirmé un libéral influent qui a requis l'anonymat.

Pour cette rencontre d'environ une heure, Mme Pelosi était accompagnée de l'ambassadeur des États-Unis au Canada, David Jacobson, et d'Edward Markey, représentant du Massachusetts au Congrès américain.

La présidente de la Chambre des représentants a passé trois jours à Ottawa à l'occasion de la rencontre annuelle des présidents des Chambres basses des pays membres du G8.

Mme Pelosi a profité de sa visite pour discuter du dossier de l'énergie, plus particulièrement des sables bitumineux. Elle a eu des entretiens avec plusieurs personnes, dont le ministre fédéral de l'Environnement, Jim Prentice, les premiers ministres du Québec, de l'Alberta et de la Saskatchewan, des militants écologistes, des membres des Premières Nations et le président d'Hydro-Québec, Thierry Vandal.

Au téléphone

Le premier ministre Stephen Harper, quant à lui, était en tournée dans l'Ouest canadien; les deux politiciens ont donc dû se contenter d'une conversation téléphonique d'une vingtaine de minutes. Le bureau de M. Harper en a fait un compte rendu succinct par courriel, jeudi soir: «Le premier ministre et Mme Pelosi ont eu un entretien positif et productif sur de nombreux enjeux, tant bilatéraux que mondiaux. Ils ont tous deux souligné les liens étroits unissant le Canada et les États-Unis. Ils ont convenu de la nécessité de continuer à collaborer étroitement à relever des défis communs et à explorer diverses opportunités dans leurs pays respectifs.»

Au bureau de Stephen Harper, hier, on a expliqué qu'un conflit d'horaires avait empêché M. Harper de rencontrer Mme Pelosi en personne. Il était en Colombie-Britannique mercredi et en Saskatchewan jeudi. Hier, il était aussi dans l'Ouest, mais il n'avait aucune activité publique. «M. Harper avait déjà rencontré Nancy Pelosi à Washington. Ils se connaissent», a expliqué le porte-parole du premier ministre, Dimitri Soudas. «M. Ignatieff ne l'avait jamais rencontrée à titre de chef de l'opposition», a-t-il fait remarquer.

N'empêche, ce n'est pas la première fois que Michael Ignatieff donne l'impression d'être plus près de l'administration Obama que son adversaire conservateur. Lors de l'élection de Barack Obama, plusieurs observateurs ont en effet rappelé les liens qu'entretient le chef libéral avec des membres de l'entourage du président. Alors qu'il était directeur du Carr Center for Human Rights Policy de l'Université Harvard, le chef libéral a côtoyé Samantha Power, conseillère du président en matière d'affaires étrangères et de sécurité nationale, et Larry Summers, l'un de ses conseillers en matière d'économie.