Le Bloc québécois s'oppose à la décision d'Ottawa de fermer trois postes frontaliers et de réduire les heures d'ouverture de quatre autres postes au Canada. La majorité de ces compressions affectent le Québec.

Deux des trois postes frontaliers qui seront fermés, Jamieson's Line et Franklin Centre, sont situés au Québec. C'est également le cas de trois des quatre postes qui verront leurs heures d'ouverture réduites, soit East Pinnacle, Glen Sutton et Morses Line. Les bureaux de ces postes frontaliers seront désormais ouverts de 8h à 16h.

Les postes frontaliers équivalents aux États-Unis ne fermeront pas leurs portes, au contraire. «Le vis-à-vis de la frontière de Franklin Centre aux États-Unis, Churubusco, est en pleine rénovation de ses infrastructures», affirme Maria Mourani, porte-parole du Bloc québécois en matière de sécurité publique. Elle était accompagnée ce matin, en conférence de presse, du député de Brome-Missisquoi, Christian Ouellet, et du président national du Syndicat des douanes et de l'immigration, Ron Moran.

«Il n'y a eu aucune consultation, ni au Québec, ni aux États-Unis», déplore Mme Mourani au sujet de la décision de l'Agence des services frontaliers du Canada. La députée s'inquiète également des impacts de ces mesures sur l'économie et la sécurité publique.

Ron Moran, du Syndicat des douanes et de l'immigration, souligne quant à lui que la réduction des services frontaliers affectera les communautés qui vivent de part et d'autre de la frontière. «La fille de l'un peut être mariée avec quelqu'un qui habite de l'autre côté…. Dans l'esprit de ces communautés-là, il n'y en a pas, de frontière», dit-il.

Le tourisme risque aussi de faire les frais de ces mesures. «Le vélo augmente d'année en année, et les cyclistes passent beaucoup dans ces petits postes-là», explique le député de Brome-Missisquoi, Christian Ouellet. Les trois postes dont les heures seront réduites se trouvent dans sa circonscription.

Manque de ressources

Selon le sénateur Pierre-Hughes Boisvenu, porte-parole du ministre de la Sécurité publique, les petits postes frontaliers ont été fermés pour pouvoir investir davantage dans les bureaux de plus grande taille. «On essaie de jouer avec les ressources qu'on a, dans un contexte budgétaire qui n'est facile pour personne», dit-il.

Selon l'Agence des services frontaliers du Canada, peu de personnes utilisent les postes frontaliers qui seront fermés. Cinquante-six voyageurs transitent chaque jour par Franklin Centre, 12 par Jamieson's Line, et 5 par le troisième poste qui ferme ses portes, situé en Saskatchewan.

Toutefois, note Ron Moran du Syndicat des douanes et de l'immigration, ces plus petits postes frontaliers absorbent l'excédent de voyageurs lors des périodes de pointe comme les congés fériés.

Les changements entreront en vigueur le 1er avril 2011 et l'Agence ne prévoit aucune perte d'emploi.