Stephen Harper affirme qu'il ne veut pas d'élections à l'automne. Michael Ignatieff tient le même discours, à l'instar de Gilles Duceppe et Jack Layton.

Mais ils pourront quand même tester auprès des électeurs la popularité de leurs idées et de leur formation politique puisque tout indique que le premier ministre devra déclencher des élections partielles dans quatre circonscriptions. Ces partielles pourraient avoir lieu en novembre.

Trois députés ont déjà annoncé qu'ils tiraient leur révérence pour vaquer à d'autres occupations. La néo-démocrate de Winnipeg-Nord, Judy Wasylycia-Leis, a été la première à le faire, en avril. Elle brigue la mairie de Winnipeg. Le conservateur de Dauphin-Swan River-Marquette, Inky Mark, s'est pour sa part porté candidat à la mairie de Dauphin, au Manitoba.

Le libéral Maurizio Bevilacqua, de Vaughan, a aussi confirmé la semaine dernière qu'il se lance en politique municipale. Il est donc dans la course pour devenir maire de Vaughan, près de Toronto. Dans cette circonscription, bastion libéral depuis des décennies, les conservateurs auraient déjà un candidat-vedette en tête: Julian Fantino, ancien commissaire de la Police provinciale de l'Ontario.

Cette semaine, le député bloquiste de Haute-Gaspésie-La Mitis-Matane-Matapédia, Jean-Yves Roy, a indiqué qu'il songeait à quitter la politique fédérale. Il fera connaître ses intentions à la réunion du caucus du Bloc, à Montréal, les 13 et 14 septembre. Les propos de M. Roy ont semblé déplaire à Gilles Duceppe, qui a exhorté son député à prendre une décision rapidement dans un communiqué publié mardi: «Les gens de Haute-Gaspésie La Mitis-Matane-Matapédia méritent d'avoir l'heure juste de la part de leur député», dit Gilles Duceppe. Depuis un an, M. Roy laisse planer le doute sur son avenir et dit qu'il trouve difficile d'assumer les responsabilités de député à Ottawa.

Même si M. Roy n'a pas encore formellement annoncé ses intentions et que Stephen Harper n'a pas encore décidé de la date des élections partielles, les attaques ont déjà commencé, notamment au Québec.

Les stratèges conservateurs ont envoyé une note à leurs troupes mercredi à ce sujet. «Depuis l'année dernière, le député bloquiste Jean-Yves Roy annonce à qui veut l'entendre qu'il souhaite quitter la politique, peut-on lire dans cette note. Mais il refuse de donner la date de son départ. Son chef en a finalement eu assez. Hier (mardi), il a fait parvenir à Roy un ultimatum... par voie de communiqué! M. Roy été presque invisible dans sa circonscription.»

«Remplacer Jean-Yves Roy par un autre député bloquiste ne signifierait qu'accentuer l'impuissance, l'inaction et l'absence de résultats qui sont devenues si caractéristiques de la présence du Bloc dans cette circonscription depuis leur première victoire en 1993.»

Un sondage publié jeudi indique que le Parti conservateur et le Parti libéral sont à égalité dans les intentions de vote. Ce sondage, réalisé par la firme Ekos auprès de 1346 personnes entre le 25 et le 31 août, donne 29,4% aux conservateurs et 29,1% aux libéraux. Le NPD récolte pour sa part 15,7% et le Parti vert 13%. La marge d'erreur est de 2,67 points, 19 fois sur 20.

Au Québec, le Bloc québécois recueille 44,3% des appuis, les libéraux 20,1%, les verts 12,4%, les conservateurs 11,9% et les néo-démocrates, 8,9%. La marge d'erreur est toutefois plus élevée (4,99 points) puisque seulement 330 personnes ont été sondées dans la province.