Le gouvernement fédéral a choisi Cambridge Bay, au Nunavut, comme site de la Station de recherche dans l'Extrême-Arctique, projet très attendu dans le Grand Nord.

Ce centre de recherche avait été promis en 2007 par le gouvernement du premier ministre Stephen Harper, et ce dernier avait déclaré l'an dernier que trois communautés du Nunavut étaient en lice pour l'accueillir.

Le premier ministre Harper devait apporter la bonne nouvelle aux résidants de Cambridge Bay, tôt mardi matin, mais de forts vents ont retardé son vol en partance de Churchill, au Manitoba.

«La Station de recherche dans l'Extrême-Arctique sera un lieu de rencontre pour les plus grands scientifiques du Canada, mais aussi pour les principaux scientifiques de partout dans le monde», a déclaré M. Harper à des journalistes rassemblés à l'occasion d'une conférence de presse improvisée dans le restaurant d'un confortable gîte.

«Il stimulera également l'imagination et les ambitions des jeunes Canadiens de Cambridge Bay et de partout dans le Nord», a-t-il ajouté.

Pond Inlet et Resolute étaient également de la course pour l'obtention de cette station décrite comme un pôle scientifique pour le Nord canadien.

Ottawa a réalisé une étude de faisabilité de 2 millions $ pour déterminer laquelle des trois communautés était la plus indiquée pour accueillir ces installations multidisciplinaires qui doivent être fonctionnelles toute l'année.

Une somme additionnelle de 18 millions $ sur une période de cinq ans a été allouée dans le cadre du budget de 2010 aux fins de la phase de conception devant précéder la construction du centre de recherche.

En annonçant la construction du centre, il y a trois ans, le gouvernement avait promis de «bâtir une station de recherche en Arctique de classe mondiale qui serait à la fine pointe en ce qui concerne les domaines liés à l'Arctique, incluant les sciences environnementales et le développement des ressources».

La station devrait être opérationnelle d'ici 2017, à temps pour les célébrations du 150e anniversaire du Canada.

Le long laps de temps entre l'annonce et la réalisation du projet a incité certains observateurs à affirmer que la politique nordique de M. Harper n'était que du vent.

Le premier ministre a cependant affirmé que le développement du Nord était une tâche de longue haleine, ajoutant que la construction de choses comme la station prenait du temps.

«Entre-temps, nous avons investi des sommes additionnelles dans la recherche nordique et dans les installations de recherche nordique existantes afin d'accroître les programmes et de jeter les fondations en vue de l'établissement éventuel de la station de recherche», s'est-il défendu.

En effet, le gouvernement a investi dans 30 autres sites de recherche nordique.

Des activités de recherche en Arctique ont été interrompues plus tôt ce mois-ci lorsque la Cour du Nunavut a accepté la demande d'injonction de la Qikiqtani Inuit Association pour empêcher un brise-glace allemand de réaliser des tests au nord de la côte de l'île de Baffin.

Les scientifiques planifiaient d'utiliser des ondes sonores pour cartographier le plancher océanique, mais les résidants étaient inquiets d'un potentiel impact négatif sur la faune marine. On craint aussi que cette recherche soit utilisée pour localiser d'éventuels gisements de pétrole et de gaz, mais les instigateurs du projet ont assuré que tel n'était pas le cas.

Le gouvernement fédéral n'a pas indiqué s'il envisageait d'en appeler de l'injonction.

L'escale à Cambridge Bay était la première de deux visites prévues pour mardi au Nunavut. Stephen Harper devait également se rendre à Resolute pour observer des exercices militaires plus tard en journée. Un horaire révisé n'a pas été communiqué dans l'immédiat.

Mercredi, le premier ministre doit s'adresser aux soldats prenant part à l'opération Nanook, l'exercice militaire annuel destiné à renforcer la souveraineté canadienne dans le Nord.