L'écart se resserre entre les libéraux et les conservateurs. C'est ce que confirme un nouveau sondage de la firme Angus Reid, mené dans l'ensemble du Canada et que La Presse a obtenu.

Le coup de sonde place les troupes de Stephen Harper à 33% des intentions de vote, trois points de moins que lors de la dernière enquête, en juillet. Les libéraux, pour leur part, ont augmenté de deux points et sont maintenant à 29%.

Quant aux autres partis, le NPD est resté relativement stable, avec 19%, ce qui correspond à une chute d'un point. Le Bloc québécois récolte 10% des intentions de vote à l'échelle nationale, mais est toujours en tête au Québec avec 37%. Quant au Parti vert, il a gagné deux points et se situe maintenant à 9%.

Il s'agit du meilleur résultat du Parti libéral depuis le mois d'avril. Quant aux conservateurs, c'est leur pire depuis février, lors de la prorogation impopulaire du Parlement par le premier ministre Harper.

«Il y a deux facteurs, a analysé Jaideep Mukerji, vice-président aux affaires publiques d'Angus Reid. D'un côté, il y a le recensement et le fait qu'on n'a pas entendu beaucoup parler de Stephen Harper dernièrement. D'un autre, le fait que Michael Ignatieff a été plutôt occupé pendant l'été avec sa tournée a eu un impact.»

S'il perçoit cette remontée des libéraux comme étant modeste et potentiellement fragile, le sondeur voit tout de même de bonnes nouvelles pour leur chef dans certains indicateurs marginaux - même si sa cote de confiance demeure basse.

«Depuis l'automne dernier, on voyait une division du vote libéral, c'est-à-dire des gens qui avaient voté pour eux en 2008 et qui répondaient qu'ils le feraient encore aujourd'hui, c'était à 65 ou 70%... C'était quand même plutôt faible si on comparait aux autres partis. Avec le coup de sonde qu'on vient de faire, c'est remonté dans les 80%, ce qui est plus normal», a-t-il donné comme exemple.

Michael Ignatieff est aussi perçu comme étant moins arrogant par la population: en octobre 2009, 49% des répondants le qualifiaient comme tel; on est maintenant à 35% - une baisse de 14 points en un peu moins d'un an. «Il lui reste encore beaucoup de chemin à faire pour convaincre la population canadienne qu'il est prêt pour être premier ministre, mais il a réussi à améliorer un peu son image», a conclu M. Mukerji.

Ce sondage a été mené en ligne auprès d'un échantillon de 1009 adultes canadiens, les 10 et 11 août. La marge d'erreur est de plus ou moins 3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 20.