Des centaines de millions de dollars censés servir à stimuler l'économie pourraient rester dans les coffres d'Ottawa en raison de nombreux retards dans les projets d'infrastructures au Canada.

Mais tandis que le chef de l'opposition, Michael Ignatieff, invite le gouvernement à faire preuve de flexibilité pour ne pas laisser tomber les villes et les provinces, le premier ministre Stephen Harper n'a pas voulu spéculer sur la possibilité de prolonger la durée du programme.

«Au fédéral, je pense que tous nos projets seront achevés à temps. Nous croyons que nos partenaires réussiront à faire la même chose dans la plupart des cas», s'est contenté de dire M. Harper.

Le Bureau du directeur parlementaire du budget a rendu publique lundi une mise à jour du rendement du Fonds de stimulation économique (FSI). Ce programme de 4 milliards de dollars, créé dans le budget 2009, a pour but de financer jusqu'à 50% des coûts de projets d'infrastructures provinciaux et jusqu'à 33% des projets territoriaux et municipaux.

Le FSI fait partie de la série de mesures de relance mises sur pied par le gouvernement Harper dans la foulée de la crise financière, pour permettre au Canada de résister à la tourmente économique mondiale.

«Un décalage notable entre les dates de début et d'achèvement des projets par rapport aux dates initiales [...] fait ressortir des risques éventuels pour les résultats du programme», ont noté les auteurs du rapport. Seuls 25% des projets choisis seraient achevés.

Le document évoque trois scénarios, du plus optimiste au plus pessimiste. Selon ce dernier scénario, 500 millions resteraient dans les coffres du gouvernement fédéral, tandis que 46% des projets ne seraient pas terminés au 31 mars 2011, la date limite fixée par le programme.

Le scénario optimiste se base sur l'hypothèse, apparemment peu probable, que tous les projets soient terminés à temps. Le scénario médian, quant à lui, prévoit que près de 300 millions de dollars resteraient inutilisés et que près du quart des chantiers ne seraient pas achevés à temps.

Tant Stephen Harper que son ministre des Finances, Jim Flaherty, ont rappelé l'importance de mettre bientôt un terme à la phase de stimulation économique pour s'attaquer dorénavant à la réduction du déficit. «Les partenaires des projets avaient accepté par écrit et dès le départ que, comme condition du financement, ils termineraient les projets avant la fin de l'année financière», a ajouté le ministre Flaherty dans une entrevue accordée au Globe and Mail

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