Près de la moitié des députés fédéraux cumulent des emplois, dirigent des entreprises ou ont une source de revenus autre que leur salaire annuel de plus de 100 000 $.

L'examen de documents d'information récemment déposés auprès de la commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, Mary Dawson, permettent de constater que 151 des 308 députés aux Communes profitent d'un revenu d'une autre source ou encore possèdent des parts dans une entreprise.L'analyse de ces documents pour La Presse Canadienne démontre que 103 députés sont propriétaires, à part entière ou partiellement, d'entreprises diverses, incluant des établissements de restauration rapide, une boulangerie ainsi que des services d'activités en plein air, ou encore des sociétés de portefeuille, des fermes et des sociétés d'investissement immobilier.

Les documents démontrent également que 99 députés ont chacun reçu plus de 10 000 $ en guise de revenus de sources extérieures l'année précédente, en plus de leur salaire annuel de base de 157 731 $.

Quarante-huit députés reçoivent des prestations de retraite - dans la plupart des cas versées par des gouvernements. En outre, 51 ont déclaré des revenus obtenus pour avoir prononcé des allocutions ou assuré des services d'expert-conseil, en plus de revenus de location ou agricoles.

Le dirigeant libéral Michael Ignatieff reçoit des revenus de location d'une propriété dont il est copropriétaire en France, d'allocutions prononcées en public, de ses activités de journaliste pigiste et d'auteur, tout ça en plus de son salaire annuel de 233 247 $.

Jack Layton, leader du Nouveau Parti démocratique (NPD), possède Green Catalyst Group en totalité de même qu'une participation de 25 pour cent dans Layton Holdings, est le copropriétaire d'un immeuble de placement à Toronto, tout en recevant des prestations de retraite d'un régime municipal.

Le premier ministre Stephen Harper et le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, n'ont ni l'un ni l'autre fait état d'un deuxième emploi, d'entreprises ou d'autres sources de revenus.

Bien que les ministres de cabinet soient soumis à certaines restrictions, les députés sont autorisés à avoir autant d'emplois ou à posséder autant d'entreprises qu'ils le souhaitent.

Contrairement à ce qui ce passe au Royaume-Uni, les députés fédéraux ne sont pas tenus de révéler le montant exact de leurs revenus tirés d'activités extérieures, ne devant seulement dire si ces sommes sont supérieures à 10 000 $ ou non. Ils n'ont pas davantage à préciser le nombre d'heures qu'ils consacrent à leurs autres emplois.

Cependant, ils ne peuvent utiliser leur bureau parlementaire ou exploiter leur titre de député dans le cadre de leurs affaires menées à l'extérieur des Communes.