Afin que le Canada prenne sa place dans la nouvelle économie mondiale, un comité sénatorial recommande que le gouvernement intensifie ses relations avec la Chine, l'Inde et la Russie, notamment en y nommant un envoyé commercial et en mettant sur pied un secrétariat interministériel.

En novembre 2007, le comité sénatorial des affaires étrangères a amorcé une analyse pour voir comment le Canada pourrait profiter de l'essor économique fulgurant de ces trois pays.

 

«Le Canada est un pays de commerce. La crise économique que nous venons de traverser prouve que nous sommes très interdépendants. Alors que ces économies se transforment et grandissent, il faut que le Canada soit présent», explique la sénatrice Raynell Andreychuk, présidente du comité, en entrevue avec La Presse.

Le rapport du comité, le deuxième d'une série de trois sur la question, constate et déplore que la Chine, l'Inde et la Russie ne sont pas dans la ligne de mire du Canada.

Pour expliquer ce phénomène, plusieurs hypothèses sont avancées, dont la forte intégration à l'économie américaine et les obstacles que l'on trouve parfois dans ces pays émergents: corruption, formalités administratives, protectionnisme, manque de respect des droits fondamentaux...

Si Mme Andreychuk concède que des progrès ont été réalisés dans les derniers mois, notamment pour ce qui est de la Chine et de l'Inde, il y a encore du travail à faire, selon elle.

Envoyé commercial

«Il devrait y avoir une personne qui a la responsabilité d'examiner en profondeur ce qui peut être amélioré dans nos relations commerciales», indique-t-elle. Le comité recommande ainsi la nomination d'un envoyé commercial et la mise sur pied d'une stratégie nationale d'action concertée. Le gouvernement canadien devrait même établir «un secrétariat interministériel de la négociation et de la mise en oeuvre des accords commerciaux», suggère le rapport.

Ottawa devrait par ailleurs tirer parti de la présence de communautés originaires de ces trois pays au Canada, selon le comité.

«Nous devons rendre notre système de visas plus efficace pour les entreprises. Il ne s'agit pas de changer les règles, mais les délais son beaucoup plus longs ici que dans d'autres pays, explique la sénatrice Andreychuk. On sait que le gouvernement y travaille, mais il y a encore beaucoup à faire.»