Les conservateurs de Stephen Harper sortent essentiellement indemnes d'une session parlementaire acrimonieuse et fort peu productive, révèle un sondage rendu public mardi.

L'enquête La Presse Canadienne-Harris Decima indique que les conservateurs reçoivent 34% des appuis à l'échelle nationale, ce qui leur confère une avance solide de 7 points de pourcentage face aux libéraux.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) était le choix de 17% des Canadiens, contre 10% pour le Parti vert.

Mais les conservateurs demeurent bien en-deçà du niveau d'appui nécessaire pour remporter une majorité de sièges au Parlement. Néanmoins, ils ont quitté la pente descendante dans laquelle ils s'étaient engagés après que le premier ministre Stephen Harper eut pris la décision impopulaire de suspendre les travaux du Parlement jusqu'au mois de mars, soit après les Jeux olympiques de Vancouver.

Les conservateurs arrivent en tête dans toutes les régions du pays, à l'exception du Québec. Ils disposent d'une avance de plus de 10 points de pourcentage face aux libéraux chez les hommes, et d'une avance plus modeste auprès des femmes.

Au Québec, le Bloc québécois domine toujours avec 45% des intentions de vote, contre 22% pour les libéraux et seulement 11% pour les conservateurs. Le NPD a été choisi par 11% des Québécois sondés et les verts par 8% d'entre eux.

«La question fondamentale pour les conservateurs est de savoir s'ils sont prêts à mener une campagne électorale à partir d'une stratégie basée uniquement sur le Canada anglophone», a dit le président de la firme Harris Decima, Allan Gregg, en faisant référence à la faiblesse des conservateurs au Québec.

D'ailleurs, le sondage indique que les conservateurs jouissent d'une majorité confortable au Canada anglophone.

Ce gain dans les sondages pour les conservateurs fait suite à une période de six mois au cours de laquelle le gouvernement a été critiqué très sévèrement, notamment pour avoir prorogé le Parlement et pour sa gestion de l'affaire de la divulgation des documents sur les prisonniers afghans. Le parti de Stephen Harper a également été éclaboussé par l'affaire Guergis-Jaffer ainsi que par la facture salée de plus de 1 milliard de dollars pour les sommets du G8 et du G20.

Selon M. Gregg, cela aurait dû être ressenti dans les intentions de vote et représenter «un désastre politique» pour le gouvernement en place. «Mais notre plus récent sondage démontre que c'est exactement l'inverse qui s'est produit», a-t-il affirmé.

Le sondage téléphonique a été mené auprès de 2034 Canadiens entre les 10 et 20 juin. La marge d'erreur est de 2,2 points, 19 fois sur 20.