Afin d'empêcher Karla Homolka d'obtenir un pardon, les partis de l'opposition et le gouvernement se sont entendus mercredi pour accélérer l'adoption d'une partie d'un projet de loi et l'envoyer au Sénat avant de suspendre les travaux de la Chambre des communes pour l'été.

Karla Homolka, rendue tristement célèbre pour les meurtres qu'elle a commis avec son ex-conjoint Paul Bernardo au début des années 90, serait admissible à un tel pardon vers le 5 juillet. Or, les députés fédéraux pourraient regagner leurs terres dès aujourd'hui, en principe jusqu'au mois de septembre.En début de journée, mercredi, le gouvernement Harper a tenté de forcer la main des partis de l'opposition au cours d'une conférence de presse où il les a invités à adopter de toute urgence le projet de loi C-23.

Ce projet vise notamment à empêcher les personnes reconnues coupables de plus de trois actes criminels et les auteurs d'infractions sexuelles contre des mineurs de voir leur casier judiciaire suspendu - en d'autres termes d'obtenir un pardon - un certain nombre d'années après avoir purgé leur peine. Dans le cas de Karla Homolka, cette période était de cinq ans.

Les partis de l'opposition, qui trouvaient le délai d'étude trop court et le projet de loi trop large, ont plutôt proposé d'adopter un projet au spectre plus restreint afin de se limiter à des cas comme celui de Karla Homolka.

«Nous ne voulons pas que Karla Homolka soit pardonnée et on a proposé des solutions», a dit le chef du NPD, Jack Layton.

Ébauche d'entente

Après plusieurs heures de négociations, les représentants des différents partis ont finalement émergé des rencontres avec une ébauche d'entente en poche. Le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, n'a pas voulu préciser en quoi elle consiste exactement. «Si ce projet de loi est adopté, je crois que des gens comme l'individu que vous avez mentionné ne satisferaient pas aux critères pour obtenir un pardon», a-t-il néanmoins précisé.

Une portion du projet de loi C-23 pourrait donc être adoptée dès aujourd'hui par la Chambre des communes, puis renvoyée au Sénat. Le sénateur conservateur Pierre-Hugues Boisvenu a dit avoir bon espoir que ses collègues l'adopteront eux aussi rapidement pour qu'elle puisse recevoir la sanction royale avant la pause estivale.