Les associations de journalistes de partout au pays sonnent la charge contre les tactiques mises en oeuvre par le gouvernement Harper afin de contrôler l'information.

Dans une lettre publiée jeudi, les présidents de neuf groupes, dont Hélène Buzzetti, de la Tribune de la presse parlementaire canadienne et Bryan Miles, de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, encouragent les journalistes à riposter.

Les signataires exhortent les journalistes à faire front commun dans cette missive, parsemée d'anecdotes illustrant leurs allégations.

Diverses recommandations sont formulées, dont les trois suivantes.

D'abord, au lieu de rapporter des citations rédigées par le personnel subalterne et tout bonnement envoyées d'un Blackberry, les journalistes devraient expliquer à leurs lecteurs qu'ils n'ont pu obtenir de réponses à leurs questions.

Les journalistes sont également invités à résister à la tentation d'utiliser les communiqués photos et vidéos, de la «propagande léchée» préparée par des employés du bureau du premier ministre et envoyés dans les salles de presse du pays. Les auteurs de la lettre rappellent que de plus en plus, les photographes de presse se voient interdire l'accès à des événements de nature publique.

Enfin, on suggère aux reporters d'informer la population canadienne à chaque fois qu'un ministre refuse de commenter un dossier, qu'un important élément d'information n'a pas été fourni ou qu'une demande d'accès à l'information est différée.

Depuis quatre ans, le gouvernement Harper muselle ses ministres. Il met en scène des conférences de presse où seuls des journalistes triés sur le volet peuvent questionner le premier ministre, rappelle-t-on dans la lettre. Tout cela porte atteinte au droit du public à l'information. Or, cette information appartient aux Canadiens qui, à titre de contribuables, ont payé pour sa production, d'après les auteurs.

Au moment de mettre sous presse, le bureau du premier ministre n'avait pas encore commenté cette lettre.