Le Bloc québécois et le NPD jugent qu'il vaudrait la peine d'étudier la possibilité de redonner la gestion des immeubles fédéraux au gouvernement plutôt que de la confier à un intermédiaire du secteur privé.

Des représentants des deux partis ont passé cette réflexion au terme de la comparution de représentants SNC-Lavalin O&M, anciennement Profac, au comité parlementaire des opérations gouvernementales. SNC-Lavalin et des représentants du ministère des Travaux publics comparaissaient hier devant le comité à la suite d'articles publiés dans La Presse en mars. Des factures obtenues en vertu de la loi sur l'accès à l'information pour des travaux effectués dans un immeuble gouvernemental avaient alors fait bondir tous les partis politiques à Ottawa et amené le gouvernement à commander une étude indépendante sur ce dossier.

SNC-Lavalin avait toujours refusé de fournir des détails sur ses revenus et sa part de profit tirée du contrat dont la durée pourrait atteindre 10 ans et la valeur, 5,9 milliards de dollars. Hier, son président, Charles Rate, a accepté pour la première fois de le faire, à la condition que ce soit fait à huis clos une procédure qui empêche les parlementaires de partager les informations qu'on leur communique.

«De tels détails sont critiques du point de vue commercial et ne sont pas dévoilés pour des raisons de concurrence», a expliqué la porte-parole de la compagnie, Leslie Quinton. Néanmoins, au terme de l'exercice, Pat Martin du NPD et Richard Nadeau du Bloc n'ont pas semblé convaincus par les confidences qu'ils ont reçues, au contraire. «Je ne vois toujours pas les bénéfices pour le gouvernement», a lancé le député néo-démocrate, une fois les caméras de télévision réactivées. Quand ça monte dans les centaines de millions de dollars par année, peut-être devrions-nous revisiter cette idée que cela devrait être fait à l'interne.»

«C'est une question qui mérite d'être étudiée, a renchéri son collègue bloquiste lors d'un entretien téléphonique avec La Presse. Est-ce que c'est le meilleur choix possible, que ce soit attribué à une société privée? Ou si ce ne serait pas mieux que ce soit le gouvernement lui-même qui veille à ses propres intérêts?» Le sous-ministre adjoint responsable des opérations immobilières, John McBain, a évalué les économies réalisées par le gouvernement dans le cadre de cette sous-traitance à une vingtaine de millions par année.

>>> Pour joindre Hugo de Grandpré: hdegrand@lapresse.ca