Le Bloc québécois s'insurge contre le refus du gouvernement Harper de renverser sa décision d'imposer des visas aux ressortissants mexicains depuis près d'un an.

Le député bloquiste Jean-Yves Laforest a utilisé le cas de l'ancienne ministre du Patrimoine Hélène Scherrer, à qui les autorités mexicaines ont refusé l'entrée au Mexique il y a deux semaines parce qu'elle détenait un passeport spécial sans visa, pour affirmer que la querelle diplomatique avait assez duré.

 

La Presse a rapporté hier que Mme Scherrer et son conjoint ont été contraints de faire demi-tour une fois arrivés aux douanes à l'aéroport de Cancun, où ils devaient passer une semaine de vacances au soleil, parce qu'elle n'avait pas de visa.

Le gouvernement Harper a décidé d'imposer un visa aux Mexicains en juillet dernier après avoir constaté une hausse marquée de demandes de statut de réfugié de la part de ressortissants mexicains.

Les autorités mexicaines ont réagi à cette décision en exigeant aussi un visa, mais seulement pour les détenteurs de passeports diplomatiques (accordés aux ministres, aux ambassadeurs, aux députés) et les détenteurs de passeports spéciaux (remis aux anciens ministres et aux premiers ministres des provinces, entre autres) pour ne pas nuire à l'industrie touristique.

En tant qu'ancienne ministre du gouvernement libéral de Paul Martin, Mme Scherrer est membre à vie du Conseil privé et s'est vu remettre par le ministère des Affaires étrangères un passeport spécial de couleur verte plutôt que de couleur bleue comme les passeports réguliers.

«L'ex-ministre Hélène Scherrer est une autre victime du conflit diplomatique opposant le Canada et le Mexique à propos des visas. (...) Au lieu de se lancer dans une guerre diplomatique nuisant au tourisme et aux échanges commerciaux, pourquoi le gouvernement conservateur ne cesse-t-il pas d'imposer des visas aux ressortissants mexicains?» a demandé hier le député Jean-Yves Laforest.

»Protéger notre système»

Le ministre d'État des Affaires étrangères pour les Amériques, Peter Kent, s'est montré peu troublé par la mésaventure de Mme Scherrer. Il a affirmé que la décision d'imposer un visa aux ressortissants mexicains a été prise afin de «protéger notre système de réfugiés».

«Il incombe à ceux qui détiennent un passeport diplomatique ou un passeport spécial de s'informer des restrictions qui s'appliquent à ces passeports à l'étranger», a ajouté le ministre.

Mais Mme Scherrer a indiqué n'avoir jamais été prévenue par son agence de voyages ou par les autorités canadiennes qu'elle pourrait se voir refuser l'entrée au Mexique à cause de la couleur de son passeport. En outre, elle s'était rendue au Mexique l'an dernier avec ce même passeport sans se faire importuner.