S'il laissait planer le doute sur sa position officielle quant au financement de l'avortement dans les pays en voie de développement, le gouvernement fédéral a mis les choses au clair, lundi, au premier jour d'une rencontre entre des ministres des pays participant au Sommet du G8 qui se tiendra en Ontario en juin.

Les conservateurs avaient jusqu'ici maintenu le flou, quant à l'initiative qu'ils mettront de l'avant comme pays hôte du Sommet du G8 afin d'améliorer la santé des femmes et des enfants, plaidant simplement qu'ils n'excluraient aucune option.

Aux Communes, lors de la période des questions lundi, Jim Abbott, le secrétaire parlementaire de la ministre de la Coopération internationale Bev Oda, a annoncé, à la surprise générale, que «la contribution du Canada n'inclura pas le financement de l'avortement».

Cette sortie risque toutefois de causer des tensions entre les pays du G8. La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, avait notamment elle-même souligné, de passage au pays fin mars, que la santé maternelle passait par la santé reproductive, qui inclut la contraception.

Ce qui témoigne de la position inacceptable du gouvernement canadien, selon l'opposition.

Or, les conservateurs interrogés sur le sujet ont rétorqué qu'ils laissaient libre choix aux pays du G8 d'adopter la position qu'ils souhaitent privilégier. Mais le Canada, ont-ils plaidé, ne rouvrira pas le débat sur l'avortement au pays, ou à l'étranger.

La ministre Oda a entamé lundi une rencontre de trois jours avec ses homologues internationaux, à Halifax, en Nouvelle-Écosse.