Le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a qualifié de propagande l'intention de la Russie d'envoyer des parachutistes au Pôle Nord plus tard cette semaine.

«C'est un autre coup d'éclat comme celui du drapeau il y a quelques années. ECa ne change rien à la souveraineté du Canada», a déclaré M. Cannon, mardi, faisant référence au drapeau planté sur le lit marin du Pôle Nord par un sous-marin russe en 2007.

Le ministre, en visite dans certaines des stations de recherche canadiennes les plus éloignées de l'Extrême-Arctique, espérait rallier la Russie aux projets de cartographie dans le Grand Nord durant un voyage à Moscou dans deux semaines.

Maintenant, il devra aborder ce que le Canada considère comme la dernière provocation de la Russie en Arctique, soit son plan d'envoyer des parachutistes au Pôle Nord ce samedi.

«Evidemment, je vais parler de ça et tirer l'affaire au clair», a affirmé M. Cannon depuis le camp d'observation des glaces de l'île Borden, dans l'Extrême-Arctique, à environ 1100 kilomètres du Pôle Nord.

«Le Pôle Nord n'appartient à personne, mais en bout de ligne, je crois que l'important est ce que le Canada fait ici», a-t-il ajouté. «Les coups publicitaires et la propagande ou les opérations de relations publiques de la Russie ne m'impressionnent pas. Ce qui m'impressionne, c'est le travail qui est accompli ici.»

Le ministre des Affaires étrangères était plus près de la Russie que de sa propre capitale alors qu'il visitait le camp de l'île Borden afin d'observer le travail du Canada pour dresser la carte du lit marin de l'océan Arctique qui s'étend sur plusieurs centaines kilomètres.

Il a également pu inspecter le premier véhicule sous-marin autonome canadien qui sera utilisé pour recueillir les données relatives à la constitution du fond marin avec une efficacité sans précédent.

Les scientifiques canadiens en Arctique effectuent les recherches nécessaires pour préparer la soumission que le Canada présentera à la Commission des limites du plateau continental des Nations unies.

L'enjeu est important puisqu'un quart des réserves de pétrole et de gaz naturel encore inexploitées de la planète se trouveraient sous le lit marin de l'océan Arctique.

Même si c'est la Commission qui décidera au final où seront tracées les nouvelles frontières nordiques, les disputes persistent entre les différents pays de l'Arctique.