La décision du premier ministre Stephen Harper de se faire le champion de la santé des mères et des enfants sur la scène internationale a tourné au vinaigre au pays, en se transformant en polémique sur le droit des femmes les plus pauvres du monde d'avoir accès à la contraception et aux avortements sécuritaires.

Le gouvernement n'a pas directement énoncé si les droits reproductifs feront partie de l'initiative du premier ministre lorsqu'il sera l'hôte du sommet du G8 en juin.

Et ses réponses ambiguës ont ouvert la porte à des attaques de l'opposition qui clame que pour le gouvernement, le contrôle des naissances n'a rien à voir avec le fait de sauver les vies des femmes.

Le chef du NPD, Jack Layton, s'est fait ironique, demandant au premier ministre si la plus importante initiative du Canada au G8 sera la stratégie «pas de condoms pour l'Afrique?».

La ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, a répété la position gouvernementale selon laquelle l'initiative cherche à «sauver les vies des mères et des enfants».

Un responsable du gouvernement a par la suite précisé que les détails seront développés de concert avec les autres membres du G8. Il a affirmé qu'il est peu probable que le président américain Barack Obama et autres chefs d'Etat acceptent quoi que ce soit qui ignore ou constitue un recul des droits reproductifs.

Dimitri Soudas, un porte-parole de Stephen Harper, est allé dans le même sens, en affirmant que les leaders du G8 allaient discuter dans le but de trouver une façon de s'attaquer aux problèmes de santé chez les femmes et les enfants.

Néanmoins, le gouvernement a évité de fournir des précisions, par crainte d'aliéner les adeptes pro-vie parmi ses fervents partisans qui espèrent que l'initiative du G8 niera tout financement aux programmes qui veulent améliorer l'accès à des avortements sécuritaires.

Aux Communes, Bev Oda a évité les questions directes à ce sujet.

Des députées libérales, dont Carolyn Bennett, une médecin qui a mis au monde des milliers de bébés, ont fait état que de nombreuses mères meurent à l'accouchement parce qu'elle n'ont pas eu accès à des moyens contraceptifs pour espacer leurs grossesses ou restreindre la taille de leurs familles.