Des députés de l'opposition réclament la tête d'Helena Guergis depuis des jours, mais n'ont soufflé mot de leur mécontentement lundi, lorsqu'ils ont finalement eu l'occasion de discuter face à face avec la ministre d'Etat à la Condition féminine.

Lundi, Helena Guergis a été en mesure de comparaître devant un comité de la Chambre des communes sans même devoir expliquer l'accès de colère qu'elle aurait eu en février à l'aéroport de Charlottetown, ni même devoir présenter des excuses à la population.

Mme Guergis avait par la suite publié un communiqué de presse pour s'excuser de s'être adressée «avec émotion» au personnel de l'aéroport et d'un transporteur aérien alors qu'elle était pressée et ne voulait pas rater son vol.

Lundi, la libérale Anita Neville a été la seule députée de l'opposition a évoquer le sujet. Et elle l'a abordé de manière si indirecte que Mme Guergis a été en mesure de ne pas en parler.

Vers la fin d'une période de questions et réponses de 75 minutes avec la ministre d'Etat à la Condition féminine, la députée Neville a demandé à Helena Guergis si elle pensait vraiment avoir la crédibilité de parler au nom des femmes canadiennes.

Mme Guergis a saisi l'occasion pour répéter une liste de politiques mises en oeuvre par le gouvernement fédéral au nom des femmes.

Elle a ensuite affirmé qu'il avait été un honneur et un plaisir pour elle de travailler avec toutes les femmes avec qui elle avait collaboré et de pouvoir constater les progrès qui, selon elle, avaient été accomplis.

Cette attitude de Mme Neville vis-à-vis d'Helena Guergis durant une séance du Comité permanent de la condition féminine contrastait avec les récentes envolées à la Chambre des communes de la députée libérale. A peine une heure auparavant, Anita Neville réclamait la démission de la ministre d'Etat à la Condition féminine.

L'intérêt des partis de l'opposition pour la conduite de Mme Guergis a été ravivé la semaine dernière, lorsque le mari de la ministre d'Etat à la Condition féminine, l'ancien député conservateur Rahim Jaffer, a vu une amende de 500$ pour conduite imprudente être substituée aux accusations pour conduite en état d'ébriété et pour possession de cocaïne qui pesaient sur lui.

Après la séance du comité, Anita Neville a expliqué son changement d'attitude face à Mme Guergis en affirmant qu'elle avait voulu lui donner une occasion de faire preuve de contrition, sans avoir à être rude.