Les conservateurs, qui ont fait de la lutte contre le crime une priorité et sont traditionnellement prompts à dénoncer les peines «bonbons», se sont montrés peu bavards à l'égard du traitement clément accordé par la justice ontarienne à l'ex-député conservateur Rahim Jaffer.

L'ancien député, également mari de la ministre d'Etat à la condition féminine Helena Guergis, avait été accusé au criminel de possession de cocaïne et de conduite avec les facultés affaiblies.

Mardi, il s'en est tiré sans casier judiciaire, avec une amende de 500 $, plaidant uniquement coupable à une accusation de conduite imprudente en vertu du Code de la route ontarien.

Un traitement que la libérale Anita Neville a rapidement qualifié de «double standard» en Chambre devant des députés conservateurs outrés.

Le ministre de la Justice, Rob Nicholson, a refusé de répondre à ses questions, les jugeant «irresponsables», insistant sur le fait qu'il ne devrait jamais y avoir d'interférence politique dans les dossiers judiciaires du pays.

Pourtant, les conservateurs ne se gênent pas, de façon générale, pour critiquer le travail des juges et s'insurger contre des peines qu'ils ne considèrent pas suffisamment sévères, ont noté les partis d'opposition.

Les députés conservateurs interrogés sur le sujet à leur entrée ou leur sortie de la période de questions mardi ont majoritairement refusé de s'arrêter pour répondre aux questions des journalistes.

Le député de Lévis-Bellechasse, Steven Blaney, a argué qu'il n'était pas approprié de commenter sur le cas de Rahim Jaffer au nom de la séparation entre les pouvoirs politique et judiciaire. Lorsqu'on lui a demandé s'il cesserait de commenter les sentences des Vincent Lacroix et Earl Jones de ce monde qu'il juge trop peu sévères, il a malgré tout répondu: «pas nécessairement».