Le militant des droits des victimes, Pierre-Hugues Boisvenu, a fait officiellement son entrée au Sénat, mercredi.

Ayant fait de la défense des victimes d'actes criminels son cheval de bataille, depuis l'assassinat de sa fille par un récidiviste en 2002, le nouveau sénateur soutient, depuis sa nomination par le premier ministre Stephen Harper, qu'il vient à Ottawa pour appuyer les efforts des conservateurs contre la criminalité.

Ces derniers multiplient sans relâche les projets de loi pour sévir contre les criminels de tout ordre et font de la lutte à la criminalité l'une de leurs priorités.

A son arrivée à son premier caucus national, mercredi matin, quelques heures avant son assermentation, le nouveau sénateur conservateur a toutefois reconnu ne pas être objectif dans le combat qu'il mène pour les victimes d'actes criminels.

«Je ne me désincarnerai jamais de mon rôle de père qui a perdu une fille. Et d'avoir un chapeau objectif là-dedans, c'est de manquer de respect envers ma fille», a défendu M. Boisvenu.

«Lorsqu'il y aura une charte des droits des victimes au Canada, je ferai peut-être preuve de plus d'objectivité. Mais tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas une charte pour camper les droits des victimes, comme on l'a campé dans le droit des criminels, ma subjectivité va toujours être vers les victimes», a-t-il expliqué.

Le sénateur Boisvenu s'est fait connaître pour son travail à titre de président et fondateur de l'Association des familles de personnes assassinées ou disparues (AFPAD). ll a toutefois quitté ses fonctions la semaine dernière.

Accompagné d'une vingtaine de proches, de sa famille et de membres de l'association qu'il a fondée en 2004, M. Boisvenu a affirmé mercredi avoir surtout senti la présence de ses deux filles, au moment de son assermentation. Après avoir perdu leur aînée Julie, en 2002, M. Boisvenu et son épouse ont dû faire le deuil de leur deuxième enfant, Isabelle, morte dans un accident de voiture trois ans plus tard.

Faisant fi du décorum, le sénateur a enlacé la leader du gouvernement au Sénat, Marjory LeBreton, au moment de son entrée dans la Chambre haute, avant de poser le temps d'une photo avec cette dernière ainsi que le sénateur conservateur québécois David Angus.

Le sénateur Boisvenu a par la suite été accueilli par les applaudissements de ses collègues et le libéral Jean Lapointe a traversé la Chambre pour venir serrer la main de son nouveau confrère.

M. Boisvenu s'est d'ailleurs réjoui, à sa sortie du Sénat quelques minutes plus tard, d'avoir vu une complicité unir les deux côtés de la Chambre.

Outre M. Boisvenu, les dernières recrues de M. Harper, Bob Runciman, Vim Kochhar, Elizabeth Marshall et Rose-May Poirier, ont elles aussi fait leur entrée à la Chambre haute mercredi.