Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) tente par tous les moyens d'empêcher la divulgation de documents secrets datant de plusieurs décennies sur le premier chef du Nouveau Parti démocratique du Canada et père du régime universel d'assurance maladie, Tommy Douglas, mort en 1986.

Dans une déclaration écrite déposée en Cour fédérale, le SCRS allègue que la divulgation complète du dossier de Tommy Douglas pourrait mettre en danger la vie d'informateurs et mettre en péril la capacité de l'agence de renseignement à mener des opérations de surveillance secrète.Le SCRS soutient même que sa raison d'être serait menacée si les informations sur M. Douglas étaient dévoilées.

Tommy Douglas, l'un des pères de la social-démocratie canadienne, a été premier ministre de la Saskatchewan de 1944 à 1961.

Dans la déclaration écrite déposée le mois dernier, la coordonnatrice de l'accès à l'information et de la protection des renseignements personnels au SCRS, Nicole Jalbert, explique que la confidentialité est essentielle lorsqu'il est question de renseignements secrets. Elle ajoute que l'origine des informations et les méthodes utilisées pour les obtenir doivent demeurer secrètes.

En novembre 2005, un journaliste de La Presse Canadienne, Jim Bronskill, avait demandé d'obtenir une copie des documents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. La GRC disposait à l'époque d'un service de renseignement, qui a depuis été remplacé par le SCRS, aussi consulté au sujet du cas de Tommy Douglas.

Un an plus tard, Bibliothèque et Archives Canada a remis une partie des documents demandés. Ces documents démontrent que pendant plus de 30 ans, la GRC a espionné et pris Tommy Douglas en filature, notamment à cause de ses liens avec le mouvement pacifiste et des membres du Parti communiste.