De passage en Corée du Sud, le premier ministre Stephen Harper a confirmé que le sommet du G20 organisé par le Canada en juin 2010 se tiendra à Toronto.

M. Harper coprésidera l'événement avec le président sud-coréen, Lee Myung-bak, et la Corée recevra par la suite les principaux leaders mondiaux en novembre, dans la capitale, Séoul.Le sommet de Toronto se déroulera les 26 et 27 juin, en parallèle avec un sommet du G8 à Huntsville, une petite municipalité d'Ontario.

Le premier ministre canadien en a fait l'annonce à l'issue d'une rencontre avec le président Lee, lundi. M. Harper se rendait en Corée du Sud pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir.

Dans la capitale, le premier ministre a prononcé, en après-midi, un discours historique à l'Assemblée nationale sud-coréenne. C'est en effet la première fois qu'un dirigeant canadien fait une allocution dans l'enceinte du pouvoir législatif de Séoul.

Au coeur d'un discours à saveur économique, M. Harper a mis en garde les pays qui seraient tentés de trop rapidement mettre fin à leurs mesures de stimulation économique, sentant approcher la fin de la crise financière mondiale.

«Les économies montrent des signes de stabilisation, mais cette reprise est fragile. De mauvais choix pourraient rapidement mettre en péril cette reprise. Ce sont les conditions de vie des familles partout dans le monde qui en dépendent», a plaidé le premier ministre.

M. Harper a longuement vanté les mérites de la Corée du Sud, la comparant à l'Inde, la Chine et Singapour. «Tous ces pays ont accompli des progrès socio-économique extraordinaire. Mais peu sont allés aussi loin que la Corée, a-t-il souligné. D'un pays dévasté par des décennies d'occupation, puis détruit par la guerre, vous avez émergé jusqu'à devenir la 15e plus importante économie mondiale, un centre névralgique des technologies et du secteur manufacturier, un joueur important dans la sécurité et la prospérité internationale et un modèle pour les nations en développement.»

Courtisant les investisseurs, comme il l'avait fait en Chine, le premier ministre a ajouté que le Canada détenait «l'énergie et les minéraux dont a besoin la Corée pour poursuivre sa croissance», ainsi qu'un secteur financier attirant pour un pays qui a besoin d'avoir accès à du capital.

«Ce serait difficile de trouver deux pays qui ont autant de raisons d'être des partenaires commerciaux, a estimé M. Harper, rappelant la proximité entre la côte ouest canadienne et l'Asie. Ce qui sous-entend qu'il y a beaucoup plus qu'on pourrait faire ensemble.»

Depuis 2005, le Canada négocie avec la Corée un accord de libre-échange, très cher aux yeux du gouvernement conservateur, qui a fait des pieds et des mains dans les dernières années pour tenter de diversifier ses marchés d'exportation, devant l'effondrement de l'économie américaine.

Corée du Nord

Quelques heures seulement après une visite de la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées, le premier ministre Harper a souhaité, devant l'Assemblée nationale de Séoul, assister un jour à la réunification du Nord et du Sud, critiquant au passage, la «dictature anachronique» du régime de Pyongyang.

«Il ne fait aucune doute que la cause de la liberté de la Corée était juste et nécessaire, et la force des idéaux pour lesquels nous nous sommes battus se manifeste sans l'ombre d'un doute par prospérité alors que le Nord communiste chancelle» a-t-il lancé, sous les applaudissements de la salle, remplie seulement au deux tiers, de députés coréens.

«Votre succès en tant que nation rend honneur aux sacrifices des Canadiens qui se sont battus et qui sont morts ici», a-t-il ajouté. Près de 27 000 soldats des forces canadiennes ont participé à la guerre de Corée (1950-1953) et 516 y ont laissé leur vie.