Le gouvernement Harper ne renouvelle pas le mandat du président de la Commission des plaintes du public contre la GRC.

Paul Kennedy, qui occupait ce poste depuis quatre ans, a vertement critiqué la Gendarmerie royale du Canada pour l'usage que font ses policiers des pistolets à impulsion électrique de type Taser.

Il a aussi accusé le gouvernement conservateur de réduire le budget de fonctionnement de cet organisme de surveillance de la police fédérale.

Dans un communiqué, le gouvernement a remercié M. Kennedy pour ses services mais n'a pas fourni de raison pour expliquer qu'il ne renouvelait pas son mandat.

Selon le porte-parole néo-démocrate en matière de sécurité publique, Don Davies, le départ de Paul Kennedy est un nouvel exemple de l'incapacité du gouvernement conservateur à accepter des commentaires négatifs. «C'est teinté de partisanerie politique. Je ne crois pas qu'ils aiment être critiqués et je crois qu'ils aiment mieux placer leurs représentants», a-t-il commenté.

M. Davies a ajouté que d'autres avaient également été marginalisés pour avoir dit des choses que le gouvernement n'aimait pas, citant entre autres le directeur parlementaire du budget Kevin Page, qui est l'auteur de rapports peu flatteurs au sujet des dépenses du gouvernement ainsi que le diplomate Richard Colvin, qui a sonné l'alarme au sujet du traitement de détenus afghans.

M. Kennedy se prépare à divulguer un rapport sur les actions de la GRC lors des événements d'octobre 2007, lorsque l'immigrant polonais Robert Dziekanski est mort après avoir reçu des décharges d'un pistolet électrique à l'aéroport de Vancouver.

C'est un représentant du ministère de la Sécurité publique qui a appelé M. Kennedy la semaine dernière pour l'informer que son mandat, qui expire à la fin de décembre, ne sera pas renouvelé. Ce dernier a refusé de commenter, vendredi.

Le nom de son successeur n'a toujours pas été annoncé.

Le gouvernement souhaite améliorer le processus de surveillance des activités de la GRC mais n'a pas fixé d'échéancier. Paul Kennedy avait un intérêt très marqué pour la question, arguant que la commission ne détenait pas les pouvoirs nécessaires pour surveiller adéquatement la GRC.