Le gouvernement Harper est en train de rater la révolution verte qui pointe à l'horizon en refusant d'investir massivement dans le développement d'énergies renouvelables, estime le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff.

Dans un discours prononcé ce midi à l'Université Laval, à Québec, M. Ignatieff a annoncé les grandes lignes de la politique environnementale d'un prochain gouvernement libéral.

Et le développement et l'exploitation des énergies renouvelables seront au coeur de cette politique. L'objectif serait de multiplier par quatre d'ici 2017 la proportion d'énergies renouvelables utilisées par les Canadiens.

«Voilà une façon concrète de souligner le 150e anniversaire du Canada. Cela veut dire: développer l'énergie solaire, l'énergie éolienne, la géothermie, l'hydrogène. Nous investirons aussi dans la valorisation de la biomasse car nos agriculteurs et nos travailleurs forestiers aussi doivent profiter des opportunités créées par une économie durable. Nous investirons aussi dans l'efficacité énergétique parce que l'énergie la plus verte sera toujours celle dont on réussit à se passer», a affirmé M. Ignatieff.

Il a affirmé qu'un gouvernement libéral se donnerait une cible «ambitieuse de réduction des gaz à effet de serre avec 1990 comme année de référence, et non pas 2006. Toutefois, M. Ignatieff n'a pas précisé cette cible dans son discours.

Au lieu d'imposer une taxe sur le carbone, comme le préconisait le Parti libéral sous Stéphane Dion aux dernières élections, M. Ignatieff adopte maintenant l'idée d'instaurer un système de plafonnement et d'échange de carbone, également connu sous le nom de cap and trade. Le NPD a longtemps été un apôtre d'un système de plafonnement, une idée adoptée par le gouvernement Harper depuis l'arrivée au pouvoir de Barack Obama aux États-Unis.

«Ce système consiste à mettre un prix sur le carbone», a affirmé M. Ignatieff.

Le chef libéral a par ailleurs accusé le gouvernement Harper de tout faire pour saboter les négociations en cours sur les changements climatiques et de n'avoir toujours pas présenté un plan crédible pour contrer ce phénomène.

«Après quatre ans et trois ministres de l'environnement, le Canada n'a toujours pas de plan, seulement des excuses et des prétextes pour ne pas agir.  Stephen Harper a mis fin au principal programme d'efficacité énergétique au Canada. Il est en train de passer à côté de l'enjeu du siècle : le développement des énergies renouvelables»,  a dit le chef libéral.

Il a affirmé que l'investissement mondial dans les énergies renouvelables a atteint 150 milliards l'an dernier et que cette année, la Chine à elle seule a annoncé un programme de développement des énergies propres de 250 milliards.

«Aux États-Unis, toutes proportions gardées, l'administration Obama investit 6 fois plus que le Canada en recherche et développement sur les nouvelles énergies propres. Au Canada, à peine 1% de notre énergie est d'origine solaire ou éolienne. Comment le Canada a-t-il pu tomber si bas?», a dit M. Ignatieff.

Ce discours du chef libéral survient à quelques jours du début de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Copenhague. Il marque aussi le début d'une tournée de M. Ignatieff au pays dans le but d'expliquer les principales politiques des libéraux au moment même où ils voient leurs appuis chuter dans les sondages.