Le ministre fédéral de la Citoyenneté, de l'Immigration, et du Multiculturalisme, Jason Kenney, a estimé lundi que le Canada n'avait pas besoin de présenter des excuses pour les mauvais traitements et l'exploitation dont ont été victimes des milliers d'enfants pauvres venus au pays en provenance de Grande-Bretagne, au 19e siècle.

L'Australie s'est excusée lundi pour le rôle que le pays a joué dans les mauvais traitements ayant été réservés aux «Australiens oubliés». De son côté, le Parlement britannique a annoncé qu'il présenterait aussi des excuses formelles, l'an prochain.

M. Kenney a dit appuyer une motion d'initiative parlementaire visant à faire de 2010 l'année des enfants immigrés, en souvenir de ce qu'il a qualifié de «triste période» de l'histoire canadienne. La Société canadienne des postes a l'intention d'émettre un timbre commémoratif, et un certain nombre de musées fédéraux ont organisé des expositions au sujet de la tragédie vécue par ces enfants.

Le ministre a cependant affirmé que cela devrait être suffisant.

M. Kenney a expliqué que la question relevait essentiellement de la «politique britannique», ajoutant que personne au Canada ne réclamait des excuses.

Cependant, Home Children Canada espérait que le Canada suivrait l'exemple donné par l'Australie et la Grande-Bretagne. Sydney Baker, porte-parole de l'organisme, s'est dit «très déçu» par la réaction d'Ottawa.

M. Baker a affirmé que le Canada comptait quatre millions de descendants des jeunes immigrés de Grande-Bretagne, estimant qu'ils méritaient qu'on leur fasse des excuses «pour ce que leurs parents ont vécu».