Les Forces armées canadiennes et le gouvernement fédéral nient vigoureusement les allégations selon lesquelles ils auraient payé des insurgés talibans afin que leurs soldats ne soient pas la cible d'attentats.

Le porte-parole du détachement spécial de Kandahar, le major Mario Couture, affirme vendredi que les allégations de l'Agence France Presse (AFP) sont totalement sans fondement.

«Les Canadiens n'ont pas été impliqués d'aucune manière avec des paiements aux Talibans», a soutenu M. Couture.

Selon une source militaire occidentale non identifiée par l'AFP, des soldats canadiens auraient cherché à pacifier la région de Kandahar en versant de l'argent à des insurgés. Plusieurs autres pays de l'OTAN ont aussi été accusés de la même pratique, dont l'Allemagne. Toutefois, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont été exclus de ces accusations.

Le reportage de l'AFP fait suite à un autre d'un quotidien britannique qui indiquait que l'armée italienne et les responsables du renseignement avaient remis de l'argent aux talibans en échange de la paix dans les régions qu'elle patrouillait proche de Kaboul.

Le ministre canadien de la Défense nationale, Peter Mackay, a soutenu vendredi que c'est la première fois qu'il entend de telles allégations, qu'il a qualifiées de propagande talibane.

«Nous avons 131 victimes. Cette triste réalité dément ce que les talibans allèguent», a soutenu le ministre.

L'OTAN a nié avec fermeté avoir eu connaissance de ces paiements mais l'organisation a toutefois reconnu que le gouvernement afghan avait, à quelques reprises et de sa propre initiative, conclu des ententes avec les militants.

Le major Couture a précisé que les soldats canadiens offrent un travail rémunéré aux Afghans pour les inciter à tourner le dos aux talibans. Ils offrent aussi de l'argent aux Afghans qui remettent volontairement leurs armes.

«Nous utilisons le travail comme une arme contre les talibans», a dit la major Couture. Ce n'est pas de l'argent que nous distribuons...sans raison. C'est de l'argent gagné difficilement».

Le ministre McKay a soutenu qu'il aurait été prévenu par les responsables militaires sur place si de telles pratiques avaient cours. Il a ajouté que les talibans ne sont pas liés par des règles d'engagement et peuvent se permettent de fausser la vérité.