Le gouvernement conservateur a accepté de financer un programme destiné à aider les délinquants sexuels à ne pas commettre de nouveaux crimes après avoir soi-disant refusé de délier les cordons de sa bourse.

Ainsi, le bureau du ministre de la Sécurité publique, Peter Van Loan, a confirmé jeudi qu'environ 7,4 millions de dollars seront accordés sur cinq ans aux cercles de soutien et de responsabilité (CSR).

Un porte-parole du ministre a commenté la décision dans un courriel. «En décidant aujourd'hui de financer ce programme, notre gouvernement prend des mesures concrètes pour améliorer la sécurité de nos communautés», a écrit Chris McCluskey.

L'entente de financement de cinq ans permettra à l'organisation, qui repose largement sur des bénévoles, de doubler le nombre de délinquants sexuels qui participent au programme et de surveiller de près ses résultats pour déterminer ce qui est le plus efficace pour aider les détenus lorsqu'ils sortiront de prison. Ainsi, environ 300 délinquants sexuels pourront participer au programme l'an prochain.

Le coordonateur de ce programme prisé à l'échelle internationale, Andrew McWhinnie, a confirmé qu'il avait eu le feu vert du gouvernement.

Il avait d'abord été informé que sa demande de financement avait été refusé par le bureau du ministre après avoir reçu une approbation administrative. Selon lui, c'est grâce à la couverture médiatique au sujet du refus du gouvernement qu'Ottawa a revu sa décision.

Mais le porte-parole du ministre, M. McCluskey, a insisté sur le fait que la décision avait été prise que jeudi. Il a toutefois admis que M. McWhinnie s'était vu informé par téléphone il y a deux semaines que sa demande était rejetée. Un représentant du Centre national de prévention du crime lui aurait lu sa lettre de refus au moment où le ministre Peter Van Loan était à l'étranger.

«Le directeur du Centre national de prévention du crime ne parlait pas au nom du ministre», a insisté M. McCluskey.

La demande de financement était fortement soutenue par le Service correctionnel du Canada et par le Centre national de prévention du crime.

Le programme a été adopté par la Grande-Bretagne et par certains États américains puisqu'il semblerait qu'il diminue de près de 80 pour cent les risques de récidive des délinquants sexuels.