L'économie et le dialogue sur l'énergie propre seront au coeur des discussions entre Barack Obama et Stephen Harper demain à Washington. Mais si le président américain aborde la question de la présence canadienne en Afghanistan, le premier ministre n'hésitera pas à lui rappeler que le Canada est ferme dans sa volonté de mettre fin à sa mission de combat en 2011.

C'est ce que le porte-parole de M. Harper, Dimitri Soudas, a indiqué hier lors d'une séance d'information portant sur la première visite du premier ministre canadien dans la capitale américaine depuis l'élection du président Obama.La rencontre entre les deux chefs d'État aura lieu aux alentours de 10h30 demain, et doit durer une heure.

À sa première visite à Washington, en 2006, M. Harper s'était vu offrir le traitement royal en passant une nuit dans la résidence officielle des invités de la Maison-Blanche et en rencontrant le vice-président d'alors, Dick Cheney.

Ce n'est pas le cas cette fois-ci. M. Soudas a néanmoins insisté sur la bonne entente entre les deux leaders. «Le premier ministre a hâte à cette visite, a déclaré le directeur adjoint des communications. Il a une relation chaleureuse avec le président et il veut bâtir là-dessus.»

Au terme d'un tête-à-tête qui ne devrait durer que quelques minutes, les deux chefs d'État seront rejoints par leurs proches collaborateurs pour une rencontre bilatérale. Stephen Harper sera accompagné de son ambassadeur sortant, Michael Wilson, et de trois de ses ministres : Lawrence Cannon, des Affaires étrangères, Jim Prentice, de l'Environnement, et Peter Van Loan, de la Sécurité publique.

Le premier ministre profitera également de son passage pour rencontrer, jeudi, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et un groupe de sénateurs.

Des retombées au Canada

M. Soudas a déclaré hier que le gros de ces rencontres portera sur l'économie et que son patron réitérera la vive opposition du Canada face aux mesures protectionnistes américaines. Il a indiqué que son patron était encouragé par le fait que tant le gouvernement Harper que l'administration Obama ont récemment nommé des négociateurs dans le dossier. Le Canada souhaite notamment que ses entreprises aient accès aux retombées du plan de relance économique américain.

Une autre question épineuse qui pourrait faire surface est celle de l'Afghanistan. Les États-Unis souhaitent que le Canada poursuive sa mission au-delà de 2011 et le communiqué de presse diffusé par la Maison-Blanche en prévision de la rencontre plaçait ce sujet parmi la liste de ceux qui pourraient être discutés par les deux hommes, tandis que celui diffusé par le bureau du premier ministre en faisait abstraction.

Mais cela ne change rien à la position du gouvernement, a affirmé M. Soudas. «La position du Canada est claire», a-t-il martelé.

«La composante militaire de la mission se termine en 2011. Après 2011, le Canada va regarder les autres contributions qu'il peut amener, que ce soit par de la reconstruction, du développement, de l'aide, des ressources d'entraînement.»

Stephen Harper terminera son voyage en passant par New York, jeudi, où il prononcera en soirée un discours devant le Conseil des affaires canadiennes-américaines et la Canadian Association of New York.