Le congrès du Nouveau Parti démocratique (NPD) s'est terminé dimanche sans que les membres de la formation politique aient pu débattre de l'une des questions les plus controversées qui étaient prévues à l'ordre du jour.

Une résolution pour la tenue de consultations sur un possible changement du nom du parti devait être votée dimanche matin, au dernier jour d'un congrès tenu à Halifax et qui a rassemblé quelque 1300 personnes. Mais le temps a manqué.

Le chef du NPD, Jack Layton, a rejeté les insinuations voulant que le congrès n'avait pas permis à produire des changements de politique significatifs.

Il a affirmé que son parti avait développé une nouvelle manière de penser l'économie qui se distingue de celle prônée par les conservateurs et les libéraux, qu'il a accusés d'appuyer des politiques de la droite qui récompensent la cupidité.

Un gouvernement néo-démocrate réduirait la paperasserie pour les petites entreprises et aiderait à protéger les régimes de retraite, a-t-il déclaré.

«De plus en plus de Canadiens disent que nous devrions revenir à ce qui se faisait auparavant, a-t-il dit aux journalistes. Il est peut-être temps d'adopter l'approche du Nouveau Parti démocratique.»

Interrogé à propos de la résolution portant sur le changement d'appellation de sa formation politique, M. Layton a répondu que les membres avaient décidé que des questions plus importantes devaient être abordées, dont l'économie.

Toutefois, un néo-démocrate a dit que certains membres semblaient vouloir retarder les travaux, en posant des questions concernant la formulation d'autres résolutions et en abordant d'autres sujets de moindre importance.

La proposition devait être la sixième résolution à être présentée durant une période de 60 minutes, dimanche, mais la majeure partie de cette heure a été consacrée à la première résolution, qui portait sur la gouvernance de parti.

Selon un des membres. Hijal De Sarkar, des personnes ont délibérément tenté de retarder la discussion en formant de longues queues derrière les deux microphones.

«J'ai été très déçu, particulièrement par le fait qu'ils (des membres) ont eu recours à cette technique d'obstruction (...), a dit ce membre d'Ottawa âgé de 25 ans. Je pense qu'il s'agit d'une discussion que nous devons avoir.»

Jennifer Hassum, de Toronto, qui avait fait la queue pour commenter la première résolution, a par la suite assuré qu'elle n'avait pas tenté de faire traîner les discussions.

«Je pense qu'il y a des débats plus importants qui peuvent être tenus, comme (...) de nous situer dans le contexte politique d'aujourd'hui et de demain», a dit en entrevue Mme Hassum, âgée de 26 ans.

«En fait, je pense que nous devons avoir un débat sur (le nom du parti), a-t-elle tout de même admis. Je n'aime pas notre nom actuel, mais je n'aime aucun des noms qui ont été proposés.»

Samedi, les membres avaient adopté à l'unanimité une résolution sur l'usage du français en milieu de travail au niveau fédéral. Par cette résolution, le NPD réclame que des amendements soient apportés à la loi fédérale afin que le français soit la langue de travail dans les entreprises québécoises relevant d'un champ de compétence fédérale.