Le gouvernement fédéral n'a aucune excuse pour avoir failli à aider une Torontoise coincée au Kenya depuis près de trois mois après avoir été erronément considérée comme «imposteur», a affirmé mercredi le premier ministre de l'Ontario, Dalton McGuinty.

Selon ce dernier, lorsqu'il n'est pas possible de se fier au gouvernement canadien pour se porter à la défense des Canadiens, c'est que quelque chose cloche.

Il a ajouté que les Canadiens s'attendaient à ce que leur gouvernement leur vienne en aide lorsqu'ils sont en détresse, peu importe l'endroit où ils se trouvent. Et selon lui, il n'y pas aucune raison justifiant l'inaction du Canada dans le cas de Mme Mohamud.

Suaad Hagi Mohamud, une Somalienne âgée de 31 ans, est prise au Kenya depuis mai, après que les autorités eurent estimé que ses lèvres ne ressemblaient pas à celles apparaissant sur la photographie de son passeport.

L'ayant déclarée «imposteur», les représentants consulaires canadiens ont annulé son passeport et remis son dossier aux autorités kényanes pour que des accusations soient portées.

Mme Mohamud avait finalement demandé que des tests d'ADN soient menés pour que son identité soit confirmée. Le gouvernement fédéral n'a commencé à préparer des documents de voyage que lorsque les résultats des tests d'ADN, obtenus lundi, ont confirmé l'identité de la Torontoise.

Il existe encore des chefs d'accusation en instance contre Mme Mohamud, ce qui a pour effet de la retenir au Kenya.

Ces accusations, notamment celles d'avoir utilisé le passeport d'une autre personne et de s'être trouvée au Kenya illégalement, ont été déposées après que des fonctionnaires du Consulat canadien l'eurent qualifiée «d'imposteur».

Au ministère des Affaires étrangères, Nathalie Sarafian, une porte-parole du Lawrence Cannon, a fait savoir que le gouvernement canadien avait demandé aux autorités kényanes d'abandonner les poursuites, ce qui devrait se concrétiser vendredi dans un tribunal de Nairobi.

Le ministère des Affaires étrangères a également indiqué que Mme Mohamud s'était rendue aux bureaux du Haut-commissariat du Canada à Nairobi pour amorcer le processus qui lui permettra de mettre la main sur des documents de voyage provisoires.

Mais selon Emma Welford, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, les accusations en instance représentent un obstacle au retour de Mme Mohamud au Canada.