Le Bloc québécois continuera d'exiger qu'Ottawa prenne des mesures plus musclées envers ceux qui commettent des crimes économiques.

Son chef Gilles Duceppe, qui amorce une tournée des régions, a déploré, mardi, à Montréal, l'inaction dans ce dossier des ministres Christian Paradis et Jean-Pierre Blackburn.M. Duceppe a fait valoir que le projet de loi conservateur sur les peines minimales manquait de viande en ce qui concerne les cas de fraude. Le leader souverainiste voudrait que les coupables n'aient plus automatiquement le droit de ne purger que le sixième de la peine qui leur est imposée.

Et il a estimé que le lieutenant québécois de Stephen Harper, le ministre Paradis, ne se porte pas suffisamment à la défense des victimes.

Dans le cas particulier des présumées victimes du prétendu conseiller financier Earl Jones, M. Duceppe a également souligné que le ministre du Revenu national a déjà les pouvoirs nécessaires pour leur venir en aide. Mais il a ajouté, sourire en coin, que c'est M. Blackburn qui est à ce poste, ce qui constitue déjà un «début de problème».

M. Paradis a rencontré trois de ces victimes alléguées, la semaine dernière, et s'est engagé à transmettre leurs commentaires au premier ministre.

Gilles Duceppe a aussi rappelé mardi qu'il souhaiterait qu'on s'attaque d'abord à la question des paradis fiscaux.

Plusieurs députés du Bloc ont passé la première moitié de l'été à faire leur propre tournée des régions, afin de rencontrer leurs électeurs et parler aux médias locaux. M. Duceppe a pris le relais en prévision de la rentrée parlementaire, une rentrée qu'il a qualifiée de «décisive».

Il attend avec impatience le dépôt, à la fin septembre ou au début octobre, du rapport du comité conservateur-libéral sur l'assurance-emploi. Il n'y croit visiblement pas, mais il espère que le gouvernement Harper aura alors des solutions à proposer aux milliers de personnes qui perdent leur emploi.

Si ce n'est pas le cas, le chef bloquiste espère que son vis-à-vis libéral prendra ses responsabilités, ce qui mènerait au déclenchement d'élections générales dès le début octobre.