Si le Mexique cherchait à obtenir l'assurance qu'un jour l'imposition d'un visa d'entrée au Canada à ses ressortissants serait abandonnée, le premier ministre Stephen Harper a laissé la porte légèrement ouverte à cet égard, dimanche.

À son arrivée à Guadalajara, pour participer à un sommet réunissant les chefs des pays de l'Amérique du Nord, Stephen Harper n'a pas voulu fournir de garanties.

Mais lorsque l'on lui a demandé si la nouvelle politique sur les visas pour les Mexicains était permanente, M. Harper a répondu qu'elle allait être en vigueur jusqu'à ce que le système canadien de traitement des demandes de statut de réfugié soit modifié.

Il a indiqué que son gouvernement allait proposer un plan à la Chambre des communes pour accélérer le traitement des demandes, réduire le nombre de fausses demandes, tout en s'assurant que les demandes de personnes réellement en droit d'obtenir le statut de réfugié soient traitées plus rapidement.

Le mois dernier, le gouvernement fédéral a annoncé par voie de communiqué que les ressortissants du Mexique, d'où provient la majorité des demandes de statut de réfugié au Canada, devraient dorénavant présenter un visa pour entrer au pays. Cette décision avait mécontenté le Mexique et le président Felipe Calderon avait promis de demander au Canada de revenir sur sa décision lors du sommet de deux jours.

Mais lors de sa première rencontre avec le président mexicain, M. Harper n'a pas voulu garantir quoi que ce soit. Il a toutefois laissé la porte ouverte à la possibilité que la politique sur les visas soit modifiée.

«Les visas demeureront en vigueur tant et aussi longtemps que le problème existera», a affirmé le premier ministre canadien dans une conférence de presse lorsque des journalistes lui ont demandé si la mesure était permanente.

«Au cours des dernières années, et plus particulièrement cette année, le nombre de fausses demandes de statut de réfugié provenant du Mexique a augmenté. Je veux être clair: ce n'est pas la faute du gouvernement du Mexique. Il s'agit d'un problème lié à la loi canadienne sur les réfugiés, qui favorise les fausses demandes.»

Toutefois, le premier ministre Stephen Harper a toutefois pris un engagement dimanche: il a promis que des agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) combattront les cartels de la drogue mexicains.

Il a fait cette déclaration à son arrivée au sommet du Mexique, un pays qui est ravagé par les guerres de bandes rivales.

La GRC offrira une panoplie de programmes d'entraînement aux centaines de policiers fédéraux mexicains, allant des recrues aux officiers expérimentés.

Le programme est modeste - il requiert seulement 400 000$ sur le budget annuel de 15 millions du programme de lutte contre le crime en Amérique.

Le gouvernement Harper a précisé toutefois qu'il répondait à des demandes spécifiques du Mexique et s'est dit prêt à faire davantage.

«Nous avons reçu cette requête du Mexique, a confirmé un porte-parole du gouvernement. C'est en quelque sorte une première étape. Nous allons continuer de travailler avec (les autorités mexicaines) afin de répondre à leurs autres demandes.»

Les policiers de la GRC offriront notamment des techniques d'interrogatoire aux policiers débutants, des trucs pour lutter contre le blanchiment d'argent ainsi que des renseignements sur la gestion de crise, les relations publiques et l'art de la négociation avec les représentants civils.

Cette annonce se produit au moment où le Mexique décide de réformer son système juridique, en vue d'en arriver à un modèle semblable à celui du Canada, où la Couronne et la défense plaident une cause en cour devant un juge.

Cette transition amènera les policiers à revoir la manière de récolter des preuves ainsi que de préparer des procès. Ce système devrait également aider les représentants de la loi à rattraper le temps perdu dans la lutte en vue d'endiguer les guerres des bandes rivales.

L'année dernière seulement, environ 6000 personnes - des civils, des policiers et des politiciens - sont tombées sous les balles des cartels de la drogue.

La situation économique et la grippe A(H1N1) devraient aussi être abordées au cours des prochains jours par les trois chefs d'État nord-américains.