Maintenant que la menace électorale est reportée à l'automne, la précampagne peut commencer. Et quoi de mieux, au Québec, que la Saint-Jean-Baptiste pour serrer des mains et faire le plein de visibilité.

Les chefs fédéraux n'y échapperont pas. Les 23 et 24 juin, ils seront tous dans la Belle Province, à participer aux célébrations de la Fête nationale du Québec.Critiqué cette semaine pour avoir menacé de défaire le gouvernement avant de reculer, le jour même, sans arracher de grandes concessions, le chef libéral, Michael Ignatieff, devrait être à Québec, aux côtés du premier ministre québécois, Jean Charest, pour une partie de la journée du 24 juin. Il devrait par la suite se rendre en Beauce, prêter main-forte au nouveau candidat libéral qui sera choisi ce soir pour livrer bataille à l'ancien ministre conservateur Maxime Bernier aux prochaines élections. Les deux candidats à l'investiture sont René Roy, candidat défait en octobre dernier, et Claude Morin, ancien député adéquiste, à Québec, emporté par la débâcle de l'ancien parti de Mario Dumont aux élections provinciales de décembre.

Fidèle à son habitude, le chef du Bloc québécois sera très actif. D'abord à Québec pour le spectacle de la Fête nationale sur les plaines d'Abraham, le 23 juin. Puis, le lendemain, son horaire est passablement chargé, à Montréal: réception à l'hôtel de ville, visite d'organismes communautaires dans sa circonscription, défilé de la Saint-Jean-Baptiste, rue Sherbrooke, discours au Château Dufresne, spectacle en soirée au parc Maisonneuve.

Déjà en campagne électorale? «Ça ressemble beaucoup à ça», a concédé M. Duceppe, hier, après l'ultime période de questions à la Chambre des communes. «M. Ignatieff l'a dit à ses troupes, a-t-il ajouté. Bien sûr, avec un gouvernement minoritaire, on est presque toujours en campagne électorale.»

Natif d'Hudson, à l'ouest de Montréal, le chef néo-démocrate, Jack Layton, sera à Terrebonne, pour des festivités, en soirée, le 23 juin. Le jour de la Fête nationale, il devrait participer à une messe en plein air dans Hochelaga-Maisonneuve, puis prendre part au défilé des géants, au centre-ville, et terminer sa journée par un souper communautaire, rue Bloomfield.

Depuis l'élection du député Thomas Mulcair, dans Outremont, le NPD a vu ses appuis grimper en flèche au Québec et espère pouvoir faire des gains supplémentaires au prochain scrutin.

En perdition dans les intentions de vote au Québec, le premier ministre Stephen Harper devrait aussi participer aux festivités de la Saint-Jean-Baptiste. À son bureau, hier, on a confirmé que M. Harper serait «au Québec», le 24 juin, mais sans donner d'autres détails.

Le Québec est un champ de bataille prisé pour les politiciens fédéraux. Les derniers sondages semblent indiquer que la lutte se fera toutefois surtout entre libéraux et bloquistes, les conservateurs ayant pratiquement disparu du portrait.

Sans surprise, le gouvernement Harper a survécu au vote sur les crédits budgétaires, avec l'appui du Parti libéral du Canada, après l'entente intervenue mercredi matin entre MM. Ignatieff et Harper, qui a mis fin au psychodrame qui tenait la colline parlementaire en haleine. Originalement prévu à 22h, hier soir, le vote crucial a été devancé en début d'après-midi, et tous les députés ont pu rapidement prendre la route des vacances. Reprise des hostilités, le 14 septembre.