Les membres d'un comité parlementaire fédéral ont eu droit à deux portraits diamétralement opposés de la députée libérale Ruby Dhalla, mardi. Mme Dhalla fait face à des allégations selon lesquelles elle a maltraité des employées embauchées pour prendre soin de sa mère, et fait fi des lois du travail.

Deux aides familiales qui ont témoigné, mardi, devant le comité parlementaire de l'immigration, ont soutenu en pleurant que la députée les avait contraintes à travailler de longues heures, à effectuer des tâches ingrates et avait exigé qu'elles lui remettent leur passeport.

Mais Mme Dhalla a répliqué de façon vigoureuse en se disant victime d'une campagne de salissage, et elle a insinué que les femmes avaient pu être guidées par les conservateurs, en échange de garanties de résidence permanente.

Elle a fait remarquer que le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, avait récemment été vu à un événement politique en compagnie de l'adversaire de la députée dans sa circonscription.

Magdalene Gordo et Richelyn Tongson ont dit que c'est Mme Dhalla, et non son frère comme l'a affirmé Mme Dhalla, qui leur a fait passer une entrevue, les a engagées, leur a décrit les tâches à accomplir et a supervisé leur travail à partir de février 2008.

«J'ai été torturée mentalement et stressée physiquement», a affirmé Magdalene Gordo au comité, par vidéoconférence depuis Toronto. Elle a ajouté qu'elle devait travailler de 7h30 à 23h00, qu'elle avait été insultée, et traitée comme une esclave.

Mme Tongson a aussi dit que Mme Dhalla l'avait forcée à lui remettre tous ses documents, comme son passeport, son certificat de naissance et sa licence de mariage.

Mme Dhalla a nié avec véhémence les allégations les plus sensationnelles et cité des divergences dans les témoignages des femmes.

D'un ton indigné, elle a nié avoir crié après les employées, avoir exigé leurs passeports, les avoir obligées à faire le ménage de la maison d'un proche, pelleter de la neige, nettoyer la clinique de chiropraxie de son frère, ou menacé de laisser tomber leurs demandes d'immigration à moins qu'elles ne leur remettent tous leurs documents personnels.

Et elle a déposé au comité une pile de documents qui soutiennent, selon elle, sa version des faits, comme une déclaration d'un entrepreneur en déneigement qui a dit avoir toujours enlevé la neige à la maison de la famille Dhalla, et une déclaration d'une entreprise affirmant effectuer le nettoyage de la clinique de chiropraxie.

Elle avait affirmé la semaine dernière en conférence de presse, qu'elle n'avait rien eu à voir avec l'embauche de ces femmes et qu'elle était rarement à la maison quand elles travaillaient.

Il a fallu beaucoup d'insistance de la part des membres du comité pour que Mme Dhalla admette qu'elle vivait dans la maison de Mississauga avec sa mère. Après avoir reconnu qu'elle «visitait» la maison, elle a finalement admis que c'était son lieu de résidence officiel.

Elle a également reconnu avoir logé l'appel initial à l'agence qui a fourni les noms des aides familiales, mais a affirmé que toutes les communications subséquentes avec l'agence avaient été le fait de sa mère et de son frère.