La députée libérale fédérale Ruby Dhalla doit comparaître mardi devant le comité parlementaire chargé d'étudier les allégations de mauvais traitements portées contre elle par trois aides familiales originaires des Philippines.

Deux aides familiales au centre de la controverse devraient être entendues.

Egalement, le premier ministre de l'Ontario, Dalton McGuinty, a affirmé lundi que le ministre du Travail, Peter Fonseca, avait accepté de prendre part aux procédures après en avoir reçu la demande du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration.

Toutefois, le comité ne sera pas en mesure d'entendre le témoignage de M. Fonseca dès mardi, selon ce qu'a indiqué le bureau du ministre.

Les deux aides familiales se sont plaintes auprès du ministre du Travail de l'Ontario et de sa collègue à l'Education, Kathleen Wynne, le mois dernier, et des membres de l'opposition ont accusé les deux ministres de n'avoir pas ébruité l'affaire étant donné qu'elle concerne une députée libérale bien en vue.

Le ministre du Travail de l'Ontario a affirmé que son témoignage n'allait pas porter sur le cas de Ruby Dhalla ou d'autres cas spécifiques, mais plutôt sur un programme qu'il juge déficient.

«J'ai toujours voulu garder mon attention sur ce qu'il est possible de faire pour ces travailleurs vulnérables et pour s'assurer que les mesures de protection sont en place», a expliqué M. Fonseca.

M. McGuinty a fait valoir que son gouvernement était prêt à travailler avec Ottawa pour accorder une meilleure protection aux aides familiales en Ontario.

La ministre Wynne a aussi été appelée à comparaître devant le comité, mais a décliné l'invitation, faisant valoir qu'il s'agit d'une question de conditions de travail. «C'était une invitation à venir parler du programme d'aides familiales, et le ministre Fonseca a la responsabilité de ce dossier», a-t-elle souligné.

Le chef de l'opposition en Ontario, le conservateur Bob Runciman, a dit lundi espérer que le comité presse M. Fonseca sur ce qu'il a qualifié de fautes «éthiques et morales» - des accusations que le gouvernement ontarien veut éviter de voir porter selon lui contre Mme Wynne. «Au bout du compte, le gouvernement veut protéger Mme Wynne. Elle est la ministre la plus importante des deux», a-t-il soutenu.

La députée libérale Ruby Dhalla a nié les allégations des trois femmes, qui ont dit avoir été surchargées de travail et sous-payées lorsqu'elles étaient employées comme aides familiales par la famille de Mme Dhalla. Deux d'entre elles ont aussi soutenu qu'elles avaient été embauchées illégalement, et la troisième a dit qu'elle était payée au noir.

Mme Dhalla, qui a abandonné son rôle de porte-parole libérale en matière de multiculturalisme durant les procédures, a qualifié les allégations d'attaque visant à détruire sa carrière politique.