Des représentants de l'Association des familles de personnes assassinées ou disparues (AFPAD) rencontrent ce mardi des députés et sénateurs du Parti conservateur, au Parlement canadien, afin de leur soumettre des demandes destinées à mieux soutenir certaines des causes qu'ils défendent.

Le président de l'AFPAD, Pierre-Hugues Boisvenu, est notamment à la recherche de modifications à la Loi sur l'assurance-emploi. Il affirme que lors des deux dernières campagnes électorales, les conservateurs ont promis que des changements y seraient apportés afin d'aider les salariés à traverser les étapes judiciaires après que des proches aient été tués ou aient disparu. M. Boisvenu déplore que depuis 2006, le ministère des Resources humaines n'ait pas encore agi.

Le militant dont la fille a été assassinée, il y a quelques années, à Sherbrooke, réclame aussi l'abolition des peines concurrentes pour les crimes violents.

Pierre-Hugues Boisvenu entend aussi se plaindre à ses hôtes que trop souvent, les auteurs de meurtres ayant été sous l'effet de substances au moment de la commission des crimes s'en tirent avec des peines minimales de prison.

Il fera notamment allusion au verdict d'homicide involontaire rendu il y a quelques semaines, à Montréal, à l'endroit de James Gould, un homme de 23 ans qui était accusé d'avoir battu à mort Karina Esquivel, le 23 avril 2007.

La victime, âgée de 18 ans, avait tenté de s'interposer dans une violente altercation verbale entre M. Gould et sa conjointe de l'époque. L'accusé, en état d'ébriété, l'avait rouée de coups. Karina Esquivel avait notamment eu le crâne fracturé, après que l'assassin eût sauté à pieds joints sur sa tête.

Pierre-Hugues Boisvenu soutient qu'il y a un laxisme judiciaire dans le Code criminel canadien qui doit être dénoncé. Selon lui, une peine pour homicide involontaire dans un tel cas envoie un message sans équivoque aux toxicomanes et abuseurs d'alcool, qu'ils ne seront pas responsables de leur conduite après avoir surconsommé et avoir commis un assassinat.

Il s'insurge aussi que Peter Niedzielski ait été condamné lundi, à Montréal, par la juge Isabelle Rheault, de la Cour du Québec, à deux ans moins un jour à purger dans la communauté pour une violente agression survenue en septembre 2005 à la station de métro Snowdon.

Ce jour là, Peter Niedzielski a perdu la tête et s'est attaqué sans raison à une femme de 52 ans. Il l'a frappée au visage, l'a projetée au sol, a sauté sur sa tête. La dame a été défigurée et a été plongée dans le coma durant deux mois avant de reprendre conscience.

Par la suite, l'accusé s'en était pris à deux autres personnes qu'il a bousculées, avant d'agresser sexuellement une autre utilisatrice du métro.

La juge Rheault a conclu que depuis les événements, l'accusé a repris sa vie en mains, qu'il a suivi avec succès une thérapie pour contrôler sa colère et qu'il a cessé sa consommation d'alcool et de drogue.

Dans ce dossier, toutefois, la Couronne songe à interjeter appel, soutenant qu'au moins quatre fois au cours de la dernière année, Peter Niedzielski n'a pas respecté ses conditions de remise en liberté.