Le ministre canadien des Finances a appelé samedi ses homologues à mettre en oeuvre rapidement leurs promesses de consolider leurs systèmes bancaires.

Jim Flaherty était à Washington samedi, où il rencontrait ses homologues ainsi que les gouverneurs des banques centrales des pays les plus industrialisés de la planète.

Il a affirmé que pour des raisons économiques ainsi que pour rebâtir la confiance, il fallait que tous ces pays, incluant le Canada, remplissent rapidement leurs promesses.

M. Flaherty a ajouté qu'il était particulièrement encouragé par les initiatives entreprises par les États-Unis pour améliorer leur système bancaire défaillant. Il a indiqué que cela était une condition «sine qua non» à la reprise mondiale.

Selon lui, les États-Unis se sont engagés à diffuser le 4 mai certaines informations au sujet des évaluations que la Réserve fédérale américaine a fait subir à 19 de ses plus grandes banques. Washington a également annoncé qu'elle reconstituerait le capital des banques en difficulté.

«J'apprécie leurs actions, après, avouons-le, une période qui a été plutôt longue», a affirmé le ministre des Finances, qui a ajouté que l'Allemagne avait annoncé des mesures similaires.

La Réserve fédérale américaine a annoncé, vendredi, que le gouvernement des États-Unis était prêt à venir en aide aux banques qui ont passé son «test de tension» et qui ont été jugées vulnérables si la récession mondiale s'aggravait soudainement.

La Réserve fédérale a indiqué qu'elle ne laisserait pas tomber les 19 banques américaines, qui détiennent à elles seules la moitié des prêts accordés par le système bancaire américain, même si elles ont fait mauvaise figure à l'issue de l'examen mené par l'agence fédérale.

Avant leur arrivée à Washington, M. Flaherty et le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, avaient ouvertement critiqué les États-Unis et certains pays européens, pour leur lenteur à restaurer le confiance et la solvabilité de leurs systèmes bancaires. M. Carney avait affirmé plus tôt cette semaine que ce délai assombrissait ses prédictions pour les économies mondiales et celle du Canada, et qu'il prolongerait probablement la récession d'un trimestre (trois mois).

Les ministres réunis à Washington ont déclaré qu'ils étaient encouragés de savoir que le pire de la plus grande crise économique depuis la Grande Dépression était désormais derrière eux, et cela, même si la reprise s'annonçait longue et discrète. Ils ont également insisté sur la nécessité de collaborer et d'agir concrètement.

Mais des tensions ont néanmoins resurgi entre les pays présents, notamment au sujet de la difficulté d'amasser un fonds supplémentaire de 500 millions $ US pour le Fonds Monétaire International afin de venir en aide aux pays les plus pauvres.