Après deux ans de relations tendues avec la Chine, Ottawa tente un rapprochement avec le géant asiatique. Si le ministre du Commerce international, Stockwell Day, entame aujourd'hui une visite de 10 jours au Japon et en Chine, le premier ministre Stephen Harper devrait aussi y faire un saut pour la première fois cette année.

«Le premier ministre a indiqué qu'il était impatient de se rendre en Chine. Son horaire est très chargé, il a beaucoup d'invitations de pays qui souhaitent le recevoir, mais il veut y aller dès que ce sera techniquement possible», a souligné hier M. Day, juste avant de prendre l'avion pour l'Asie.

Il s'agira de la première visite du premier ministre Harper dans l'empire du Milieu depuis que les conservateurs sont au pouvoir. La froideur de ses relations avec la Chine lui avait d'ailleurs été régulièrement reprochée par l'opposition officielle libérale ainsi que le milieu des affaires canadien. «(Le premier ministre Harper) a déjà eu quelques rencontres avec le président Hu Jintao et je sais qu'il souhaite que cette relation prenne de l'expansion», a ajouté le ministre du Commerce international.

Selon M. Day, le ralentissement économique et la situation minoritaire du gouvernement occupent beaucoup de temps dans l'agenda du premier ministre. Mais ce dernier, estime le ministre, va continuer d'assurer une présence significative sur la scène internationale, en se rendant notamment en Chine.

M. Day entame pour sa part une mission économique visant à resserrer les liens d'affaires des entreprises canadiennes avec le Japon et la Chine. Ottawa entend profiter de la croissance fulgurante de la Chine, qui se maintient autour de 6-7 % malgré le ralentissement économique mondial.

«La Chine aura une performance économique enviable. C'est pourquoi nous voulons y être impliqués, a dit Stockwell Day. Nous voudrions élargir nos relations, et éliminer les obstacles pour les entreprises et travailleurs canadiens qui veulent y investir leur temps, leur énergie et leurs services.»

Le ministre tentera aussi de transmettre l'idée aux Chinois que le Canada est un endroit «très intéressant où investir», avec un système bancaire des plus stables et des mesures fiscales favorables aux entreprises. L'objectif du Canada est de tripler les échanges économiques entre les deux pays d'ici 10 ans, a souligné M. Day.

Seulement dans le domaine des infrastructures, le ministre voit d'énormes occasions d'affaires pour les entreprises canadiennes spécialisées notamment en construction de routes, de ponts, de centres de traitement des eaux.

«Quand on regarde l'économie chinoise qui continue de croître, ça va nécessiter un développement considérable en infrastructures», a estimé M. Day.

En outre, des représentants de nombreuses entreprises canadiennes liées au domaine de l'ingénierie et de la construction accompagneront le ministre dans sa tournée, dont SNC-Lavallin.