Paris souhaite parvenir avec Ottawa à une gestion «apaisée» de la querelle sur les fonds marins autour de l'archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon, a souligné vendredi le porte-parole de la diplomatie française, au lendemain de discussions franco-canadiennes.

La France souhaite «qu'il y ait une coopération qui permette qu'il y ait une gestion apaisée, régionale, de la situation, notamment du plateau» continental autour de l'archipel français situé au large du Canada, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Eric Chevallier.Les ministres des Affaires étrangères français et canadien, Bernard Kouchner et Lawrence Cannon, se sont entretenus jeudi à Paris de cette question épineuse, soulevée par l'annonce par la France qu'elle allait revendiquer des droits sur le plateau continental autour de l'archipel.

La ministre française de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a annoncé la semaine dernière que Paris déposerait «avant le 13 mai» une lettre d'intention devant l'ONU «permettant de préserver les droits de la France» sur le plateau continental de cette collectivité territoriale française située dans l'Atlantique Nord, au sud de Terre Neuve.

Le Canada a alors mis en garde Paris contre toute tentative d'une extension de ses droits sur le sous-sol marin autour de l'archipel, potentiellement riche en hydrocarbures. M. Cannon a déclaré que son pays prendrait «toutes les mesures nécessaires pour défendre et protéger ses droits sur le plateau continental canadien.

«On a expliqué quelle était notre position, maintenant il faut que nous trouvions les meilleures façons pour que ça se fasse de manière apaisée. Nous ne sommes ni dans une position jusqu'au-boutiste, ni dans une position qui consiste à dire que nous n'avons pas des souhaits sur ce sujet», a encore déclaré M. Chevallier.

Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères a qualifié l'entretien de jeudi de «chaleureux et cordial», soulignant que Bernard Kouchner avait signifié à son homologue canadien que la démarche française avait «pour objectif de parvenir avec le Canada à une gestion mutuellement avantageuse des intérêts communs dans cette zone».