L'obstruction systématique des conservateurs a empêché le débat lors de la première réunion du comité parlementaire chargé d'examiner la sécurité alimentaire, dans la foulée de la crise de la listériose.

Le député David Anderson a passé plus de la moitié de la réunion de deux heures, mercredi, à exprimer ses objections à un amendement néo-démocrate. L'amendement en question proposait d'ajouter des réunions à celles déjà prévues et de produire deux rapports sur l'éclosion mortelle de listériose de l'été dernier. Il proposait aussi de resserrer la portée de l'enquête du sous-comité des Communes pour limiter son mandat à la listériose, pluôt que de l'étendre à la salubrité des aliments en général. Les députés conservateurs ont accusé l'opposition de vouloir «jouer des tours» avec son amendement. Le président du comité, un conservateur, a rejeté les multiples demandes de l'opposition de limiter le temps de parole de M. Anderson.

Par ailleurs, l'agence responsable de la sécurité alimentaire au pays a, dans la plus grande discrétion, reporté une partie importante de son nouveau programme de surveillance de la Listeria.

Selon une note interne obtenue par la Société Radio-Canada et le quotidien Toronto Star, des inspecteurs de l'Agence canadienne d'inspection des aliments ont commencé en février à procéder à des tests dans des usines de préparation d'aliments, afin de dépister toute trace de la bactérie mortelle dans la volaille et les viandes prêtes à manger. Mais les documents révèlent que les tests ont été suspendus jusqu'au mois prochain, en partie parce que les inspecteurs n'ont pas encore reçu un entraînement approprié. Faute d'en avoir fait depuis trois ans, les inspecteurs ne sont pas assez familiers avec la méthode de test par écouvillonnage.

En 2006, l'Agence, qui voulait favoriser l'autorégulation du système d'inspection de la viande, avait confié aux entreprises elles-mêmes la responsabilités de mener leurs propres tests.