Les visites à Washington de ministres du gouvernement canadien se multiplient depuis l'arrivée au pouvoir du président américain Barack Obama, donnant ainsi l'impression à la population canadienne que la plus grande puissance mondiale est à l'écoute du Canada.

Pas moins de cinq ministres du cabinet conservateur se sont rendus dans la capitale américaine depuis le déplacement officiel effectué par le président Obama à Ottawa, le mois dernier. De nouvelles visites sont prévues ces deux prochaines semaines, bien que le gouvernement fédéral n'ait pas encore donné de détails officiels à leur sujet.

Les ministres conservateurs sont soucieux de tirer profit de la bonne volonté dont font preuve les deux pays voisins l'un envers l'autre depuis le passage de M. Obama sur la Colline du Parlement.

Selon Bill Walker, premier vice-président de la firme torontoise de relations publiques Veritas Communications, une visite faite au président Obama ou à toute personne associée de près à lui rapporte en ce moment d'autres dividendes significatifs.

«En cette période de lune de miel, il se dégage d'Obama une aura que les politiciens de tous les échelons veulent voir rejaillir sur eux», a-t-il affirmé.

Le premier ministre Stephen Harper a lui-même pris part à l'opération charme menée au sud de la frontière lorsqu'il s'est rendu à Manhattan, le mois dernier, pour vanter les mérites du Canada auprès d'hommes d'affaires.

Toutefois, M. Harper tire de l'arrière dans les sondages au Canada, pas aux Etats-Unis. Les critiques favorables émises par des éditorialistes et chroniqueurs américains ont d'ailleurs été rapportées aux journalistes en poste à Ottawa afin de faire savoir aux Canadiens que leur premier ministre était respecté à l'étranger.

Un observateur de longue date des relations entre les deux pays voisins estime que l'activité diplomatique menée de part et d'autre de la frontière présente de sérieux bénéfices.

Les ministres de M. Harper ont l'intelligence de tirer profit de la situation qui existe lors des premiers jours de chaque nouvelle administration américaine, a indiqué dimanche Paul Frazer, ancien diplomate canadien aujourd'hui expert-conseil à Washington.

«Ils (les membres du gouvernement Obama) tentent de lancer une discussion publique et un débat sur la politique, et ils sont en train de préparer leur stratégie. Le moment est donc très bien choisi pour faire valoir un point de vue canadien, de proposer une perspective canadienne à laquelle les Américains n'auraient autrement pas pensé», a-il dit.