Un des principaux ministres de Stephen Harper a affirmé que son chef laissait parler sa «frustration» lorsque celui-ci a jonglé, la semaine dernière, avec l'idée de déclencher des élections si les partis d'opposition tentent de bloquer les dépenses gouvernementales en matière d'infrastructures.

Le Bloc québécois, le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique ont tous exprimé des réserves sur un fonds spécial de 3 milliards $ créé par les conservateurs pour accélérer les dépenses d'infrastructures promises dans le dernier budget.

Vendredi dernier, M. Harper a alors évoqué la possibilité de renvoyer les parlementaires en campagne électorale.

Au cours de l'émission Question Period, diffusée sur le réseau CTV, le ministre des Transports, John Baird, a dit que M. Harper voulait lancer un message à l'opposition afin que l'argent prévu pour les infrastructures soit dépensé rapidement pour relancer l'économie et créer de l'emploi au pays.

Le ministre a dit refuser croire qu'une possible impasse parlementaire provoquerait de nouvelles élections, ajoutant être persuadé que le bon sens prévaudra.

Le gouvernement conservateur pourra puiser dans la réserve spéciale de 3 milliards $ les sommes nécessaires à certains projets de relance économique sans attendre l'autorisation du Parlement. Cette manoeuvre exceptionnelle a fait bondir l'opposition, qui craint des dérapages et du gaspillage en l'absence de contrôle parlementaire. Le Bloc québécois a parlé d'un fonds occulte et le NPD a déclaré qu'il était susceptible d'entraîner une répétition du scandale des commandites.

Le porte-parole libéral en matière de finances, John McCallum, a d'ailleurs dit craindre un manque de rigueur dans la supervision de ce fonds. Mais cela ne signifie pas qu'il faut faire tomber le gouvernement, a-t-il poursuivi.

M. McCallum a ajouté que les députés sont capables de marcher et de mâcher de la gomme en même temps, voulant dire par là que les députés peuvent voter rapidement des mesures économiques tout en s'assurant d'un contrôle adéquat.