La mission militaire en Afghanistan, le libre-échange et la gestion de la frontière canado-américaine seront les thèmes abordés par le chef libéral, Michael Ignatieff, lors de sa rencontre avec le président Barack Obama cet après-midi. Par ailleurs, le leader de l'opposition a exigé hier un entretien d'au moins 20 minutes pour discuter de ces enjeux.

«Je ne laisserai pas les intérêts du premier ministre gâcher cette occasion», a affirmé Michael Ignatieff lors d'un bref point de presse hier à Brossard.

 

Il y a quelques jours, la rencontre entre le leader libéral et le président américain a été écourtée de 30 à 15 minutes par les organisateurs conservateurs. Selon Ignatieff, Stephen Harper aurait disposé d'une vingtaine de minutes lors du passage du président George W. Bush en 2004, alors qu'il siégeait dans l'opposition.

«La question du temps dont je dispose avec le président des États-Unis fait encore l'objet de discussions... Mais je ne m'attends à rien de moins et je suis certain que j'n'obtiendrai rien de moins.»

L'économie et l'Afghanistan au centre des discussions

Bien qu'il dispose de peu de temps de tête-à-tête, Michael Ignatieff souhaite aborder trois dossiers avec le président américain. La question de la mission militaire en Afghanistan figure en tête de l'ordre du jour de la rencontre qui se déroulera dans un hangar de l'aéroport d'Ottawa.

«Nous avons une expérience dure et difficile en Afghanistan et nous avons beaucoup à dire à M. Obama. Nous chercherons une stratégie qui donne une cohérence à la mission de l'OTAN. Je crois que M. Obama sera à l'écoute de l'expérience du Canada.»

Le chef de l'opposition entend également se positionner contre «toute tentative de protectionnisme».

«Après M. Harper, je suis le seul Canadien qu'il va vraiment rencontrer. Je vais lui parler franchement d'une façon digne et sobre de la question des frontières. Car au moment même où l'on réduit les barrières entre les pays, nous sommes en train d'ériger, j'en ai peur, des barrières entre le Canada et les États-Unis.»

Liens privilégiés

Michael Ignatieff pourrait disposer d'une longueur d'avance sur son adversaire Steven Harper aujourd'hui. Le chef libéral possède des liens privilégiés avec des proches du président américain.

Lawrence Summers, qui vient d'être nommé chef du Conseil économique national de la Maison-Blanche, est un ami et un ancien collègue de l'Université Harvard. Les deux hommes ont déjà fait un voyage en France avec leurs femmes.

Samantha Power, qui a travaillé dans l'équipe de transition d'Obama, est également une ancienne collègue de Harvard. Son mari, Cass Sunstein, présidera l'Office de réglementation et de régulation.

«J'ai de bons liens, mais je ne veux pas me vanter. Ce sont des amis de la période où j'ai travaillé à Harvard. Ça ne me donne pas d'avantages particuliers. Je dois garder des relations strictement professionnelles avec le président.»

La rencontre entre Barack Obama et Michael Ignatieff est prévue à 16h, soit 30 minutes avant le décollage du président vers Washington.