Le premier ministre Stephen Harper a dépensé près de 20 000 $ en notes d'hôtel et frais de séjour l'an dernier pendant le marathon de 23 villes canadiennes qu'il a effectué juste avant de déclencher des élections générales, selon son compte de dépenses.

Ses notes d'hôtel ont atteint 16 440 $ et ses frais de séjour, 3247 $, tandis que son personnel a dépensé près de 5000 $ en «rafraîchissements et collations» au cours de cette tournée pancanadienne.

Le dernier voyage a pris fin le 28 août à Dawson City, au Yukon, où M. Harper a annoncé une nouvelle politique sur la souveraineté canadienne une semaine avant de déclencher les élections d'octobre.

Des voyages de planification préalable effectués par des collaborateurs du premier ministre, aux coûts totalisant 200 000 $, ne sont pas inclus dans la facture totale des déplacements pré-électoraux.

Des milliers de dollars de plus en frais de voyage des deux photographes officiels, des adjoints aux médias et des autres assistants accompagnant M. Harper, ainsi que les coûts de l'avion gouvernemental utilisé par le premier ministre, ne sont pas non plus inclus dans le total.

Devant ces dépenses, des critiques pressent M. Harper de faire preuve de retenue, étant donné le climat économique actuel.

Les rapports de dépenses de M. Harper pour 2008 font aussi état d'une somme de 7493 $, dépensée par une conseillère qui a assisté à une série de groupes de consultation (groupes témoins) à travers le pays en prévision du scrutin. Le dernier a eu lieu à Toronto du 26 au 28 août, peu avant l'annonce des élections.

Divers groupes préconisent que de telles dépenses soient comptabilisées à l'avenir comme des dépenses électorales, payables par le parti au pouvoir. Ces dépenses devraient selon eux respecter le plafond des dépenses électorales autorisées.

Au bureau du premier ministre, on a refusé de répondre directement aux questions sur les dépenses. «Notre gouvernement se préoccupe toujours de la façon dont les dollars durement gagnés par les contribuables sont dépensés», a fait savoir l'attaché de presse adjoint Andrew MacDougall, par courriel. Selon lui, l'actuel gouvernement a dépensé nettement moins que le précédent gouvernement en notes d'hôtel et frais de séjour.

«Si le premier ministre vole à travers le pays pour prononcer des discours politiques pendant la période précédant les élections, c'est le Parti conservateur qui devrait payer ses dépenses, et non pas le peuple du Canada», a commenté le député néo-démocrate Pat Martin.

Le député libéral Dan McTeague a préconisé la mise en place d'un cloisonnement pour éviter que l'argent public soit utilisé à des fins partisanes, et a invité M. Harper à donner l'exemple en restreignant ses dépenses, pour tenir compte de la morosité économique actuelle.