La coalition annoncée hier par les chefs libéral, néo-démocrate et bloquiste a promis de réagir «efficacement, prudemment, rapidement et adéquatement» à la crise économique.

Les trois chefs ont d'abord reconnu qu'ils n'avaient d'autre choix que de commencer à redresser la situation économique par un constat troublant: «Le point de départ du gouvernement fédéral est le déficit.»

N'empêche, disent-ils, que cela ne les déchargera pas de «la nécessité de stimuler l'économie comme en font foi les ententes conclues par tous les pays membres du G20».

Il y aura donc des déficits budgétaires engendrés par la nécessité de remettre sur pied l'économie canadienne, mais ces déficits, précise l'entente signée entre les trois partis, ne devront pas s'étaler sur plus de quatre ans.

Si la nouvelle coalition accède au pouvoir, elle verra à stimuler l'économie en commençant par verser plus rapidement les fonds destinés aux infrastructures tout en les bonifiant pour de nouveaux projets municipaux et intergouvernementaux. Les Premières Nations auront également droit à une partie de cette cagnotte.

Le gouvernement de coalition construira aussi de nouveaux logements et encouragera la rénovation.

Les secteurs durement touchés par la crise, dont les secteurs manufacturier, forestier et automobile, seront secourus grâce à de nouveaux investissements.

Pour les individus qui subissent le plus durement les contrecoups de la crise, la coalition prévoit une aide pour faciliter le perfectionnement des compétences. Elle prévoit de plus modifier la loi sur l'assurance emploi afin de créer une nouvelle société d'État qui garantira que «tous les revenus tirés des primes de l'assurance emploi servent à l'octroi de prestations et à de la formation pour les travailleurs». La période d'attente actuelle avant de toucher des prestations sera éliminée.

La nouvelle coalition s'engage également à abaisser de 50% le retrait minimum requis des Fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR) pour 2008, à réformer les lois sur la faillite et l'insolvabilité afin de mieux protéger les pensions. Elle s'engage à mettre en oeuvre un programme de soutien au revenu pour les travailleurs âgés qui ont perdu leur emploi, question de les aider à faire la transition entre l'emploi actif et leurs prestations de retraite.

Un gouvernement PLC-NDP rétablira les subventions à la culture qui ont été éliminées par le gouvernement Harper. Il soutiendra la Commission canadienne du blé et la gestion de l'offre. Il restaurera aussi le financement des agences de développement économique régional en faveur des organisations de développement à but non lucratif.

Si les finances publiques le permettent, la nouvelle coalition a l'intention de bonifier les prestations pour enfants et de mettre sur pied un programme d'éducation préscolaire et de garde d'enfants en partenariat avec chaque province, dans le respect de leur rôle et de leur juridiction, avec possibilité de retrait avec pleine compensation financière.

La coalition va aussi créer un conseil économique prestigieux qui la guidera dans ses prises de décision, selon des sources. Ce conseil comprendra l'ancien premier ministre Paul Martin, l'ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick Frank McKenna, l'ancien premier ministre néo-démocrate de la Saskatchewan Roy Romanow et l'ancien ministre libéral John Manley.

Ces mesures pour stimuler l'économie n'ont pas été chiffrées hier, mais elles pourraient facilement atteindre 30 milliards de dollars, selon divers experts.