Les partis de l'opposition sont catégoriques: il est hors de question de voter en faveur de l'énoncé économique du gouvernement Harper s'il ne le modifie pas pour y incorporer un plan crédible pour contrer les effets de la crise financière.

Les conservateurs ont eu beau exclure la réforme du financement des partis politiques de leur motion pour mettre en oeuvre les mesures contenues dans l'énoncé économique, hier, la réponse du Parti libéral, du NPD et du Bloc québécois est restée la même. Les jours du gouvernement minoritaire sont donc comptés s'il ne change pas son fusil d'épaule.

 

«Les autres partis d'opposition et nous sommes convaincus que le gouvernement doit mettre en oeuvre des politiques expansionnistes pour soutenir l'économie canadienne, ce que ce gouvernement refuse de faire», a déclaré le député libéral John McCallum, après que Stephen Harper eut reporté d'une semaine tout vote de confiance dans l'espoir de désamorcer la crise au Parlement.

«Crise démocratique»

Pour une rare fois, le Bloc québécois, le Parti libéral, le NPD et même le Parti vert se sont ligués contre le gouvernement Harper afin de l'empêcher d'aller de l'avant avec des mesures qu'ils jugent inacceptables. L'une de ces mesures entraînerait l'abolition des subventions annuelles aux partis politiques pour financer leurs activités. Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a accusé les conservateurs de créer une «crise démocratique». Sous le couvert de l'anonymat, un député libéral a dit qu'il préférerait provoquer des élections maintenant que de risquer de perdre ces subventions.

Mais le message à la sortie de la période de questions, hier midi, était unanime. «C'est l'énoncé économique dans son ensemble que l'on n'appuie pas», a dit Gilles Duceppe.

Les libéraux réclament des mesures pour stimuler l'économie canadienne en accélérant notamment les investissements dans les projets d'infrastructures, en offrant des programmes de formation aux travailleurs qui ont perdu leur emploi et en venant en aide aux secteurs manufacturier et automobile.

Le Bloc québécois a présenté lundi son plan «en trois volets» pour relancer l'économie. Ce plan prévoit des investissements dans les secteurs forestier et manufacturier, ainsi que l'élimination de privilèges fiscaux aux pétrolières.

Quant au NPD, il souhaite lui aussi un programme de soutien du secteur automobile et de l'industrie forestière, en plus de la réforme de l'assurance emploi et la mise en place d'une garantie de crédit pour les entreprises viables.

Reste maintenant à savoir si Stephen Harper se pliera aux demandes de ses adversaires. Le vote de confiance sur l'énoncé économique du gouvernement Harper aura lieu le lundi 8 décembre, jour des élections provinciales au Québec.