La gouverneure générale Michaëlle Jean aurait le pouvoir constitutionnel de refuser de dissoudre le Parlement si le gouvernement minoritaire de Stephen Harper était défait par les trois partis de l'opposition la semaine prochaine.

Mme Jean pourrait invoquer la tenue d'élections générales il y a à peine deux mois pour justifier son refus. Elle pourrait faire valoir qu'il n'est pas dans l'intérêt des Canadiens de retourner aux urnes. Des élections générales coûtent quelque 300 millions de dollars.

 

Ensuite, elle pourrait demander au Parti libéral et au NPD de tenter de former un gouvernement de coalition qui jouirait de la confiance d'une majorité de députés siégeant à la Chambre des communes.

Des discussions entre le Parti libéral et le NPD sont d'ailleurs déjà en cours à ce sujet depuis hier soir. Les deux partis devraient vraisemblablement signer un accord formel et le présenter à la gouverneure générale pour obtenir la chance de former un gouvernement de coalition.

Un cabinet issu d'un gouvernement de coalition serait donc composé de ministres libéraux et de ministres néo-démocrates.

À eux deux, le Parti libéral (77 sièges) et le NPD (37 sièges) détiennent 114 des 308 sièges. Ils auraient donc besoin de l'appui ponctuel du Bloc québécois (49 sièges) pour se maintenir au pouvoir. Il faut détenir 155 sièges pour avoir la majorité aux Communes. Le Parti conservateur s'est maintenu au pouvoir le 14 octobre en remportant 143 sièges.

Mais ce qui complique les discussions, c'est que le Parti libéral est engagé dans une course au leadership puisque le chef actuel, Stéphane Dion, compte démissionner dès que son successeur sera élu en mai 2009 à Vancouver.

C'est ce qui explique pourquoi les deux principaux candidats à la succession de M. Dion, Michael Ignatieff et Bob Rae, ont entrepris des pourparlers hier soir afin de déterminer qui pourrait prendre la tête du parti dans l'éventualité d'un gouvernement de coalition.