Stéphane Dion a finalement rencontré son lieutenant du Québec, Céline Hervieux-Payette, hier à Ottawa.

La sénatrice libérale est sous le feu des projecteurs depuis que le conseil de direction de l'aile québécoise de son parti a voté lundi une motion pour demander à M. Dion de la démettre de ses fonctions.

On ignore cependant si le chef se pliera à cette demande. L'entourage de M. Dion n'était pas en mesure de donner des détails, hier. Quant à Mme Hervieux-Payette, elle a préféré laisser le soin à son leader d'annoncer ses intentions quand il le jugerait opportun.

Stéphane Dion devrait aussi sous peu annoncer officiellement ce qui est devenu un secret de Polichinelle sur la colline parlementaire, soit que le sénateur James Cowan remplacera sa collègue à titre de leader de l'opposition au Sénat.

Par ailleurs, Céline Hervieux-Payette a tenu à remettre les pendules à l'heure au sujet d'un article publié dans La Presse hier. Le quotidien rapportait une rumeur selon laquelle elle aurait quitté en larmes l'hôtel de Montréal où le rassemblement de M. Dion avait lieu le soir des élections parce que le chef avait refusé de la voir.

«C'est faux, s'est-elle insurgée lors d'un entretien téléphonique en fin de journée. J'avais loué une suite avec des collaborateurs du Québec et j'ai quitté l'hôtel à 23h30 parce que j'allais rejoindre mon conjoint.»

Elle a affirmé que M. Dion n'avait jamais refusé de la voir et qu'il n'y avait eu aucune prise de bec entre eux deux. Elle a insisté pour dire qu'elle n'avait jamais quitté l'hôtel en larmes.

«Je ne pleure pas pour la politique, a-t-elle lancé. Je fais de la politique pour la cause. La seule fois où j'ai pleuré en politique, c'est quand Pierre Elliott Trudeau est parti.»

Elle nie enfin être dans les mauvaises grâces de Stéphane Dion, qui a passé une seconde journée hier sans prendre publiquement sa défense. «Je ne vois pas pourquoi je serais devenue un renégat tout d'un coup. J'ai fait ma job correctement.»

Mme Hervieux-Payette était responsable de l'organisation de la dernière campagne électorale de sa formation au Québec. Les libéraux y ont gagné 14 circonscriptions, une de plus qu'en 2006.