Le député conservateur Maxime Bernier ne s'attend pas à être nommé ministre dans le prochain cabinet Harper. Le Beauceron se contenterait d'un rôle de simple député, a laissé entendre son adjointe hier.

Alors que le premier ministre Stephen Harper est à former le prochain Conseil des ministres - qu'il devrait dévoiler au milieu de la semaine - plusieurs se demandent qui paiera pour les pots cassés au Québec. Maxime Bernier et Josée Verner sont parmi ceux qui pourraient être rétrogradés. Mais des experts ne croient pas qu'ils seront exclus du cabinet puisque les élus québécois sont rares parmi les conservateurs. «Maxime Bernier ne s'attend pas du tout à être nommé ministre, a expliqué Renée Farrell à La Presse. C'est le premier ministre qui décide, et ça ne regarde que lui.»

L'adjointe du député de Beauce réagissait à une dépêche de La Presse Canadienne publiée hier, selon laquelle «Maxime Bernier répète à qui veut l'entendre qu'il s'attend à être nommé ministre».

Or, selon Mme Farrell, Maxime Bernier n'a pas du tout apprécié ce passage. «Je viens de lui parler. Il m'a dit : "Je ne sais pas où ils sont allés chercher ça. Je n'ai jamais dit ça !"»

Maxime Bernier a été réélu le 14 octobre avec 62% des voix, la plus forte majorité au Québec. Malgré ce score, le premier ministre pourrait l'écarter du cabinet: sa débâcle au ministère des Affaires étrangères, entraînée par sa relation avec Julie Couillard, a mis le gouvernement conservateur dans l'embarras.

Un poste pour Josée Verner?

Stephen Harper devra aussi décider du sort de la ministre du Patrimoine, Josée Verner. Selon le politologue Jean-Herman Guay, Mme Verner est plus menacée que Maxime Bernier, car elle est la principale responsable de la chute des appuis conservateurs au Québec. Rappelons que le PC, qui espérait faire des gains dans la province lors du dernier scrutin, y a plutôt vu ses appuis fondre de 3%.

«Sa gestion des coupes en culture a été désastreuse, a expliqué le politologue. Quand elle a présenté ça, elle l'a mal présenté. Pourquoi à ce moment-là? Pourquoi ces programmes-là? Aucune étude n'avait été faite sur la rentabilité des programmes. C'était, quant à moi, de la mauvaise gestion de ministère.»

Jean-Herman Guay pense qu'il n'est pas improbable de voir Maxime Bernier rester au cabinet, mais avec un rôle mineur. «Une chose est certaine, le ministère des Affaires étrangères, c'était trop pour lui. S'il doit être réintégré au cabinet, c'est dans un ministère de faible importance.»

«Mais en même temps, les électeurs semblent ne pas trop en vouloir à Maxime Bernier. Le livre de Julie Couillard ne se vend pas beaucoup. On voit que les électeurs n'ont pas accroché. Compte tenu de l'importance de sa majorité, je pense que l'électorat a passé l'éponge. Les gens de Beauce sont derrière lui.»

Peu importe le bilan de ces deux ministres, le professeur de sciences politiques à l'Université de Montréal Richard Nadeau serait surpris qu'ils ne soient pas réintégrés au cabinet.